Fillon tourne la page de la politique et rejoint la finance

Pour François Fillon, c’est une page qui se tourne: à 63 ans, l’ex-candidat de la droite à la présidence française, aux prises avec la justice, abandonne la vie politique pour rejoindre la finance, après quatre décennies passées dans les arcanes du pouvoir.

"Il n’envisage pas le retour. La page est tournée, il est désormais concentré sur sa nouvelle vie", a assuré mercredi à l’AFP son ami Bruno Retailleau, patron des sénateurs du parti de droite Les Républicains.

L’ex-Premier ministre va rejoindre à partir du 1er septembre, "en tant qu’associé", le trentième, la société de gestion d’actifs et d’investissement Tikehau Capital.

"Son expérience internationale (…) et sa connaissance aiguë des problématiques économiques françaises et européennes constituent des atouts majeurs pour accompagner le développement de la société de gestion et d’investissement", a expliqué la société.

M. Fillon rejoint l’importante cohorte de politiques passés dans le privé. L’ancien président de droite Nicolas Sarkozy (2007-2012), s’il n’a pas officiellement fait ses adieux à la politique, est entré il y a quelques mois au conseil d’administration du groupe hôtelier Accor.

Très impliqué dans la défense des chrétiens d’Orient, victimes des exactions du groupe Etat islamique (EI), M. Fillon, qui s’est rendu à plusieurs reprises dans les camps de réfugiés au nord de l’Irak et au Liban pendant la campagne, pourrait également créer une fondation en leur faveur.

Exit la politique donc mais pas les ennuis judiciaires. Embourbé, pendant la campagne, dans une affaire d’emplois fictifs présumés impliquant sa famille, le candidat de la droite avait été inculpé en mars, notamment pour détournement de fonds publics.

Résultat, celui qui caracolait en tête des sondages jusqu’en janvier a échoué à accéder au second tour de la présidentielle, remportée en mai par Emmanuel Macron.

Depuis, la justice suit son cours. M. Fillon a vu les juges au début de l’été et devrait les revoir à une date non précisée.

Les déboires judiciaires de M. Fillon ont servi d’avertisseur au pouvoir actuel. Pour empêcher les possibles dérives d’élus tentés de fournir un travail – fictif ou non – à leur famille, le gouvernement a fait voter cet été une loi sur la moralisation de la vie politique.

Entré en politique en 1976 – il a alors 22 ans – M. Fillon a gravi peu à peu les échelons de la politique locale et nationale, avant de devenir pendant cinq ans le Premier ministre de Nicolas Sarkozy.

Avec AFP

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