Fillon concentré sur sa défense, un oeil tourné vers le privé

Un mois après sa défaite, François Fillon a disparu de la circulation. Il « prépare activement sa défense » alors qu’il doit faire face prochainement à un rendez-vous chez le juge et a l’oeil tourné vers une reconversion dans le secteur privé.

Première prise de parole publique depuis son élimination du premier tour de l’élection présidentielle, il a réagi mardi sur Twitter à l’attentat de Manchester, empruntant à Churchill la formule "We will never surrender" (nous ne nous rendrons jamais).

Une formule qu’il avait déjà utilisée au sujet de sa propre situation le 1er mars, quand il avait annoncé sa future mise en examen. Excluant de retirer sa candidature à l’Elysée, il lançait: "je ne me rendrai pas", au moment où les défections se multipliaient dans son équipe face aux soupçons d’emplois fictifs visant sa femme, en tant qu’assistante parlementaire et collaboratrice de la Revue des deux Mondes.

"Les obstacles mis sur ma route étaient trop nombreux, trop cruels, le moment venu, la vérité de cette élection sera écrite", prédisait-il au soir du premier tour.

L’ex-Premier ministre devrait être convoqué prochainement chez les juges d’instruction, à qui il s’était contenté de lire une déclaration — comme la loi l’y autorise — le 15 mars, assurant que la réalité du travail de sa femme était "indéniable".

Dernière avancée en date: la mise en examen de l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière pour abus de biens sociaux, propriétaire de la Revue des deux mondes, qui avait embauché Penelope Fillon.

Député depuis 1981, de la Sarthe puis de Paris, François Fillon "est en train de déménager son bureau de l’Assemblée nationale", a-t-on appris de source parlementaire. Les députés sortants sont effectivement en train de faire leurs cartons. L’ex-Premier ministre, qui a cédé sa circonscription parisienne, "en or", à Nathalie Kosciusko-Morizet, occupait le bureau jadis occupé par Philippe Séguin.

Un micro-parti florissant

Dans son discours de remerciement à ses soutiens à la Maison de la Chimie le 2 mai, François Fillon a expliqué "redevenir militant parmi les militants qui cependant ne démissionne pas devant l’actualité" mais souhaite "prendre du recul".

Un mois après, et au terme d’une campagne électorale aux allures de chemin de croix alors que la victoire finale lui semblait promise fin 2016, Fillon est resté discret. Il "se repose", "s’occupe de sa famille", fait des allers-retours entre Paris et la Sarthe et "prépare activement sa défense", d’après son entourage.

Il prévoit de se tourner vers le privé mais rien n’est programmé avant la rentrée. L’identité des clients de sa société de conseil 2F a fait couler beaucoup d’encre pendant la campagne.

En 2012, après cinq ans passés à Matignon, il avait confié déjà à des proches que si Nicolas Sarkozy avait été réélu, il aurait lâché la politique pour le monde des affaires.

Très peu de ses soutiens ont été en contact avec lui depuis la défaite, les fillonistes eux-mêmes ne semblent pas avoir de nouvelles. Un de ses plus fidèles lieutenants, le député LR Jérôme Chartier, est en retrait. Il fait actuellement campagne dans le Val d’Oise pour se faire réélire député mais "n’a pas digéré" la campagne, selon une source parlementaire.

Le micro-parti de François Fillon, Force Républicaine, qu’il préside est toujours en vie, et même florissant au vu des dons collectés pendant la campagne. Le chiffre d’environ trois millions d’euros circule dans la presse, une somme convoitée par le trésorier du parti LR.

D’après son entourage, il "réfléchira" à l’avenir de Force Républicaine et à son rôle "après les législatives. Le 2 mai, il avait indiqué que c’est à "d’autres" que lui qu’il "appartiendra de définir les conditions dans lesquelles se poursuivra l’activité de Force Républicaine".

Avec AFP

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