Face à Poutine, Macron revendique un discours de « vérité et de pragmatisme »

Le président français Emmanuel Macron revendique « un discours de vérité et de pragmatisme » face à ses homologues étrangers, comme Vladimir Poutine, en affirmant évoquer tous les sujets, y compris ceux « qui fâchent ».

Dans un entretien fleuve à paraître jeudi dans l’hebdomadaire Le Point, le chef de l’Etat français assure qu’il "parle à tout le monde. De manière très directe, franche, alors qu’il était de coutume de ne pas parler des sujets qui fâchent".

"La scène internationale n’a pas grand chose de cool", commente-t-il.

"Je suis aussi celui qui est obligé de parler avec (le président turc Recep Tayip) Erdogan toutes les semaines, vous savez", déclare-t-il, alors que l’Elysée a fait savoir que le président français avait réclamé dimanche la "libération rapide" d’un journaliste détenu en Turquie, Loup Bureau.

Exposant une méthode consistant à évoquer avec ses homologues, y compris le président américain Donald Trump, les questions les plus difficiles "en privé" avant d’ensuite "les aborder publiquement", M. Macron explique qu’il "essaie de repérer les désaccords absolus, les points de convergence et les voies sur lesquelles nous pouvons trouver un chemin commun".

Evoquant un "différend absolu" avec le président russe Vladimir Poutine sur l’Ukraine, M. Macron assure que "la France ne lui passera rien" mais souligne que les deux pays ont "malgré tout inauguré un dialogue entre sociétés civiles, le dialogue de Trianon, que nous allons mettre en oeuvre".

M. Macron, qui réitère sa position selon laquelle le départ de Bachar el-Assad ne doit "pas être un préalable à tout", dit avoir "le sentiment que la position russe a changé" depuis sa rencontre avec Vladimir Poutine fin mai à Versailles sur les armes chimiques et les accords humanitaires.

"Si Vladimir Poutine m’aide à avancer sur ces sujets, nous pourrons avoir des points de convergence".

Enfin, a-t-il noté, la France et la Russie ont aussi des points d’accord, "notamment sur la politique climatique".

Plus globalement, le chef de l’Etat définit sa "politique de voisinage" avec l’Afrique, le Maghreb, le Proche et le Moyen-Orient comme "ce qui est le plus important" pour la politique étrangère française.

"Nous avons en Irak et en Syrie un défi, qui sera de moins en moins militaire, même s’il faut aller au bout de cette mission, pour devenir de plus en plus politique. Il nous faut désormais gagner la paix (…) Si nous ne parvenons pas à trouver de solutions politiques inclusives dans cette région, nous construirons les conditions d’une résurgence sans fin du terrorisme", fait-il valoir.

AFP

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