Egypte: le Maroc suit avec une grande inquiétude et préoccupation les derniers événements

Egypte: le Maroc suit avec une grande inquiétude et préoccupation les derniers événements
Le Royaume du Maroc suit avec une grande inquiétude et préoccupation les événements survenus, vendredi et samedi, en république égyptienne ayant fait un grand nombre de morts et de blessés, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération.

"Le Royaume du Maroc, qui présente ses condoléances à l’ensemble du peuple égyptien, réitère son appel à faire prévaloir l’intérêt national et à s’attacher aux valeurs du dialogue et de la démocratie et à déployer tous les efforts pour éviter qu’il y ait davantage de victimes", ajoute la même source.

Au lendemain de manifestations rivales qui ont fait au moins 72 morts au Caire parmi les partisans du président déchu Mohamed Morsi, l’Egypte semble s’enfoncer un peu plus dans la crise et le chaos.

Le bilan de samedi, donné de source gouvernementale, le plus lourd depuis la destitution du président Mohamed Morsi, a suscité une vague d’avertissements au nouveau pouvoir, qui a indiqué vouloir disperser les sit-in organisés depuis un mois sans discontinuer au Caire.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est dit "très inquiet" par cette dernière "explosion de violence", qui porte à plus de 300 le nombre de tués dans les troubles politiques en un mois, rappelant les autorités à leur "obligation morale et légale de respecter le droit de manifester de manière pacifique". L’Union européenne, Londres et Paris ont également déploré les violences et appelé à la retenue.

En Egypte même, des personnalités de premier plan qui ont soutenu le renversement de M. Morsi le 3 juillet ont laissé percer leur inquiétude face au risque d’escalade entre l’armée et les islamistes, qui s’accusent mutuellement de mener le pays à la guerre civile.

La plus haute autorité musulmane d’Egypte, l’imam d’Al-Azhar cheikh Ahmed Al-Tayeb, a demandé une "enquête urgente" sur ces violences, et le vice-président du pouvoir de transition, le Prix Nobel de la Paix Mohamed El Baradei, a "condamné le recours excessif à la force".

Selon un dernier bilan du ministère de la Santé, 72 personnes ont été tuées et plus de 400 blessées dans les affrontements, dont les deux camps se sont rejeté la responsabilité. Des pro-Morsi partis de leur campement à la mosquée Rabaa al-Adawiya (nord-est du Caire) ont tenté de bloquer la circulation à un pont routier et se sont heurtés à des habitants, selon le ministère de l’Intérieur.

La police est intervenue pour s’interposer et n’a "utilisé que du gaz lacrymogène", selon le ministère, laissant entendre que les pro-Morsi tués l’avaient été par des habitants. Les fidèles du président déchu ont en revanche incriminé des "policiers en uniforme agissant aux côtés d’hommes de main", tirant des balles réelles et de la chevrotine.

Faisant redouter de nouveaux heurts sanglants, le ministre de l’Intérieur Mohamed Ibrahim a annoncé la dispersion "très prochaine" des deux campements au Caire où se sont installés des milliers de partisans de M. Morsi depuis son renversement. Il a promis une intervention "dans le cadre de la loi" et "le moins de pertes possible", mais a appelé les protestataires à quitter les lieux d’eux-mêmes "pour éviter que le sang ne coule".

Pour le porte-parole de l’Intérieur, la réponse massive à l’appel du chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, à manifester vendredi pour lui donner "mandat d’en finir avec le terrorisme", démontre que le peuple "souhaite une stabilisation sous la protection de l’armée". Mais les partisans de M. Morsi voient dans les violences "le résultat direct du prétendu mandat réclamé par Sissi".

Le Front du salut national (FSN), principale coalition politique de gauche et libérale laïque, a exprimé sa "tristesse" après les violences meurtrières, mais a dénoncé "l’attitude provocatrice" des Frères musulmans.

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