Claude Guéant : « le CFCM a montré ses limites »
Après l’émotion suscitée par les attentats de Paris en janvier, de nouvelles pistes ont été dévoilées mercredi par le gouvernement pour améliorer le dialogue avec le culte musulman de France. Claude Guéant, ancien ministre de l’Intérieur, a réagi, mercredi soir, sur Europe 1, à la volonté de créer une instance de dialogue avec l’islam, estimant que le Conseil français du culte musulman (CFCM) « a montré ses limites ».
"Le CFCM s’est montré, jusqu’ici, dans l’incapacité de prendre en charge les problèmes principaux de la religion musulmane en France. Nous savons par exemple qu’il y a un problème avec les imams. Beaucoup sont étrangers et ne parlent pas le français, donc ils viennent enseigner un islam déconnecté de nos valeurs républicaines, de nos institutions, de nos traditions", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur la question de la radicalisation de certains détenus islamistes dans le milieu carcéral, Claude Guéant a jugé que "ce problème va grandissant. C’est un sujet difficile. Comment éviter le prosélytisme ? Une expérience est en cours et va dans le bon sens : éviter que les plus radicaux puissent ‘contaminer’ les autres détenus. Il faut aussi tenter, cela marche dans certains pays, des programmes de déradicalisation. Ce n’est peut-être pas efficace à 100%, mais il faut l’essayer."
Le problème de l’organisation de l’islam de France n’est pas nouveau. Nicolas Sarkozy s’en était déjà préoccupé en créant, en 2003, le Conseil français du culte musulman, une instance censée représenter toute la communauté. Mais douze ans plus tard, force est de constater que le CFCM ne fait pas l’unanimité et que certains problèmes restent patents. Au premier rang desquels celui de la formation des imams et de leurs liens avec des Etats étrangers. La plupart d’entre eux viennent de l’étranger, ils ne maitrisent pas toujours la langue française.