Avec 8 ministres à des postes-clés, le RNI grand gagnant du gouvernement Benkirane II

Le Parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI) a bien négocié. Il quitte l’opposition pour intégrer les rangs de la majorité gouvernementale avec pas mois de 8 ministres, dont 2 femmes. Leur chef négociateur et secrétaire général du Parti, M. Salaheddine Mezouar, occupe, lui, le poste stratégique du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.

Avec 8 ministres à des postes-clés, le RNI grand gagnant du gouvernement Benkirane II
Après le retrait du Parti de l’Istiqlal de la majorité, au terme de plusieurs mois de bras de fer de son nouveau secrétaire général, Hamid Chabat avec le chef du gouvernement et des semaines de négociations entre MM. Benkirane et Mezouar, le RNI fait son retour aux affaires aux côtés de ses nouveaux alliés politiques, le Parti Justice et Développement (PJD), le Mouvement Populaire (MP) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) siégeant dans le gouvernement depuis janvier 2012.

Les tractations entre Benkirane et Mezouar ont débouché sur une participation remarquée du RNI au nouveau cabinet, avec un effectif de sept ministres à des postes clés au niveau de l’économie et des finances, aux investissements et à l’industrie et au commerce extérieur.

M. Mezouar dont l’expérience ministérielle et personnelle n’est pas négligeable sur les plans des finances et de l’entreprise a tenu à s’arroger des secteurs importants dans la nouvelle équipe gouvernementale et à s’investir dans l’économique pour des résultats visibles au niveau de la relance des investissements et de la croissance.

Fort de son expérience internationale dans le monde de l’entreprise tournée vers l’export, durant sa carrière professionnelle dans le textile et de sa connaissance et de ses contacts avec les instances financières internationales au temps où il tenait les rênes des finances, qu’il mettra à profit dans ses nouvelles fonctions de ministre des Affaires étrangères, M. Mezouar saura tabler, selon les observateurs, sur ces atouts pour donner un coup de fouet à la diplomatie économique.

Au département des finances, avec M. Mohamed Boussaid, ancien ministre et ancien Wali dans de grandes régions du Souss et du Grand Casablanca où la dimension économique est très forte, le nouveau ministre des AE aura un fidèle allié, soucieux des équilibres macro-économiques tout en partageant le crédo cher à Mezouar de volontarisme et de thérapie de choc pour la relance économique.

Le patron du RNI a réussi également à rallier à sa cause et à associer à ce défi de relance un autre poids lourd du monde de l’entreprise et des affaires, Moulay Hafid El Alamy, président du groupe Siham et ancien patron des patrons marocains.

Au ministère du commerce et de l’industrie, les observateurs tablent sur l’expérience de M. El Alamy pour réconcilier le gouvernement avec le monde du patronat et sur son profil d’entrepreneur ayant su arracher des parts de marché à l’international pour son entreprise, notamment en Afrique, dans le secteur des assurances, pour aider la Maison-Maroc à drainer des investissements et à aider au rayonnement de ses entreprises.

Autre nouveau venu et néanmoins benjamin du gouvernement (il est né en 1983), le jeune Mamoun Bouhadhoud, étoile montante du RNI, apportera à l’équipe son expérience accumulée dans le domaine des banques et des finances à son poste de ministre délégué chargé des petites entreprises et de l’intégration du secteur informel.

Cet ancien de la banque Morgan and Stanley à Londres et de la Société générale à Paris, spécialiste de la gestion des risques et de l’ingénierie financière, est l’auteur d’un rapport pour le compte du Conseil économique et social sur la "sécurité alimentaire et volatilité des marchés" et spécialiste des matières premières.

Le président du RNI a choisi un autre profil pointu pour le seconder aux affaires étrangères et à la coopération, Mbraka Bouaida, farouche défenseur de la cause nationale, rompue au plaidoyer et au lobbying en tant qu’ancienne présidente de la commission des affaires étrangères à la Chambre des représentants, à la délégation parlementaire Maroc-UE et visiteur assidue des couloirs du parlement européen.

Le politique n’est pas en reste avec de nouveaux ministres fortement impliqués dans la vie du parti et la vie politique en général. Anciens ou actuels députés en plus de Fatima Marouane avec son profil de médecin, impliquée dans le social, Anis Birou, avec son expérience gouvernementale, et Mohammed Abbou, ancien ministre qui a présidé au destin du groupe parlementaire du parti, apporteront, chacun de son côté, de l’expertise et un sang neuf au nouveau gouvernement.

L’équipe du RNI au gouvernement se trouve ainsi aux avant-postes de secteurs importants du travail gouvernemental de l’économie aux finances, des affaires étrangères au commerce et l’investissement, de l’artisanat.

La nouvelle majorité reconfigurée à l’occasion de ce remaniement gouvernemental, qui fait la part belle au RNI, devra logiquement profiter à ce même parti où une redistribution des cartes semble inévitable.

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