Algérie: La police réprime des rassemblements de familles de disparus durant la décennie noire

La police algérienne a empêché plusieurs familles et proches de disparus durant la décennie noire de tenir des rassemblements dans la capitale, rapportent des médias locaux.

Les manifestants, dont la plupart sont des personnes âgées, notamment des mères de disparus, ont été violemment réprimés, malmenés et nombre d’entre eux arrêtés et transférés dans plusieurs commissariats d’Alger, selon les mêmes sources.

Dix ans après l’adoption en Algérie d’une charte pour la réconciliation censée tourner la page d’une décennie de guerre civile, les familles des victimes des disparations forcées exigent toujours la vérité sur le sort des victimes de cette période tragique.

En 2005, l’Etat avait reconnu que des "agents de l’Etat" étaient responsables de la disparition de 6.146 personnes entre 1992 et 1998. Des ONG évoquent le chiffre de 18.000 disparus.

Mais, le ministre de la Justice algériens Tayeb Louh a annoncé ce mardi que plus de 11.000 dossiers ont été traités dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.

La veille, l’association Sos Disparus a considéré que la réconciliation nationale a été imposée au peuple algérien et de ce fait "elle n’existe pas, à ses yeux : c’est un leurre".

"Pour qu’il y ait une réconciliation, il faut une réunion et une concertation avec toutes les parties concernées, or en ce qui nous concerne, nous n’avons pas été associés à ce projet et personne ne nous a demandé notre avis alors que nous sommes les premiers concernés", a répliqué Nacera Dutour, présidente de SOS Disparus, citée par le journal +El Watan+.

La semaine dernière, le Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) s’est déclaré "profondément déçu" face aux tergiversations de l’Algérie sur l’épineuse question des disparus, "en dépit des promesses du gouvernement". Dans son rapport soumis à la 30e session du Conseil des droits de l’Homme qui se tient à Genève, le GTDFI fait état de "refus persistant" par les autorités algériennes des dates proposées pour une visite dans le pays, exprimant le souhait de se voir accorder une autorisation lui permettant de s’y rendre prochainement. Le gouvernement algérien continue, depuis les années 90, de refuser l’accès à dix procédures spéciales, notamment le rapporteur spécial sur la détention arbitraire, l’expert sur les droits culturels et le GTDFI.

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