Youssef Amrani: La politique migratoire du Maroc a permis de déconstruire les préjugés

Intervenant dans le cadre d’une conférence organisée par la "Foundation Tallberg", lors d’un panel intitulé "Le Maroc et l’Espagne: partenariat d’exception et futures implications" aux côtés de M. Miguel Angel Moratinos, ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, M. Amrani a relevé que le Processus de Rabat, initié en 2006, a su anticiper les défis complexes liés à la migration, et ce en préconisant une gouvernance nouvelle pour renouveler le dialogue euro-africain sur la migration.

Ainsi, a souligné M. Amrani, «12 ans après son lancement, le Processus de Rabat est toujours d’actualité et constitue un cadre pertinent et pragmatique, pour poursuivre le dialogue sur la migration.  »Pouvons-nous plier l’arc à l’ère de la migration ? ».

Pour M. Amrani, «la Conférence de Rabat tenue en juillet 2006 et le Processus de Rabat qui s’en est suivi, ont su amortir les défis multiples et multiformes liés à la migration entre les deux rives, en promouvant une approche globale, concertée et intégrée».

En effet, «le Maroc et l’Espagne ont été les précurseurs dans la gestion concertée des flux migratoires, grâce à une vision nouvelle pour la migration et ce, dans le cadre d’une appropriation commune » qui a su surtout « transformer une crise en opportunité pour tous les pays qu’ils soient d’origine, de transit ou de destination », a souligné de son côté M. Moratinos.

A cet égard, MM. Amrani et Moratinos ont mis l’accent sur « l’importance d’une coopération soutenue et permanente entre le Maroc et l’Espagne et plus largement entre les pays du Processus de Rabat sur la question migratoire, car il s’agit d’une question de co-responsabilité partagée, par l’ensemble des pays de la route migratoire ».

Une coopération, selon eux, «qui ne saurait répondre seulement aux urgences humanitaires, mais qui intègre dans une approche commune et multidimensionnelle, la triple dimension : sécurité, développement et dignité humaine ».

Outre la maîtrise des flux migratoires, les deux responsables ont rappelé que la question migratoire «nécessite une meilleure compréhension des causes profondes des différentes dynamiques migratoires, tels que le changement climatique, les conflits et l’insécurité », soulignant que « l’actuelle crise des réfugiés partout dans le monde est source de profondes transformations socio-économiques, dans les pays d’origine de transit et de destination ».

Pour M. Amrani, «l’histoire de la migration et des migrants en particulier, révèle le visage humain de ce phénomène global», ajoutant que « la politique migratoire du Maroc, impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2013 a permis, justement, de délégitimer les préjugés et de déconstruire les stéréotypes qui ignorent les besoins légitimes et fondamentaux des migrants ».

Ainsi, «depuis 5 années, le Maroc assume pleinement sa responsabilité dans le domaine de la migration en favorisant l’intégration socio-économique durable des migrants en situation de vulnérabilité», et ce « en opérant deux grandes opérations de régularisation de migrants irréguliers et de demandeurs d’asile ».

Par ailleurs, M. Amrani a ajouté que « la migration est une question globale, liée à la gouvernance intra-régionale, intra-continentale et mondiale», relevant que « le Maroc a su créer cette cohésion fondamentale entre politique migratoire nationale et les normes internationales en matière de lois d’immigration et d’asile ».

Selon lui, « c’est dans la suite logique et naturelle du dialogue initié entre l’Afrique et l’Europe, que l’engagement du Royaume sur la question migratoire se concrétisera avec l’organisation en décembre 2018 de la Conférence Internationale sur la Migration, au cours de laquelle sera adopté le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, outre la 5ème Conférence ministérielle Euro-Africaine sur la Migration et le Développement organisée récemment à Marrakech ».

Et de conclure que « le mandat de leader de l’Union Africaine sur la question migratoire, confié à Sa Majesté Roi Mohammed VI, témoigne du rôle majeur et novateur joué par le Maroc dans la migration, en faisant, un véritable levier de co-développement, d’opportunités et de solidarité au service du continent ».

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