Voiture piégée à Paris: Ines Madani voulait venger la mort d’al-Adnani

Ines Madani, la principale suspecte interpellée dans l’enquête sur la voiture remplie de bonbonnes de gaz retrouvée à Paris et qui, selon les autorités, préparait un attentat imminent, avait prêté allégeance aux djihadistes du groupe Etat islamique, a indiqué vendredi une source proche de l’enquête. Née d’un couple mixte, elle faisait l’objet d’une fiche F pour avoir manifesté son souhait de se rendre en Syrie et de participer à une opération terroriste. Selon RTL, les trois jeunes femmes arrêtées jeudi visaient entre autres la Gare de Lyon, à Paris.

La jeune femme, âgée de 19 ans et interpellée jeudi soir dans des conditions mouvementées avec deux complices présumées, est la fille du propriétaire de la voiture retrouvée avec les bonbonnes de gaz. Elle a été blessée par balle après avoir poignardé un des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) venu l’arrêter à Boussy-Saint-Antoine (Essonne), à 25 km au sud-est de Paris.

Interrogé sur place dans la soirée par une journaliste de l’AFP, un riverain, Joachim Fortes Sanchez, 21 ans, dit avoir vu les trois femmes avant leur interpellation. Elles "avaient l’air stressées, elles regardaient partout autour d’elles", raconte-t-il. Au moment de l’arrestation, "une jeune femme a sorti un couteau et a frappé un policier au niveau du ventre. Ça s’est passé très rapidement". Les policiers ont aussi perquisitionnés un appartement de Boussy-Saint-Antoine.

La principale suspecte avait prêté allégeance à l’EI, selon une source proche de l’enquête. Les policiers ont retrouvé sur elle une lettre en ce sens, a affirmé RTL, qui précise que les trois femmes voulaient venger la mort du porte-parole et numéro deux de l’EI, Abou Mohammed al-Adnani, surnommé "le ministre des attentats".

Agées de 39, 23 et 19 ans, les trois femmes "radicalisées, fanatisées", "préparaient vraisemblablement de nouvelles actions violentes et de surcroît imminentes", a déclaré jeudi soir à la presse le ministre de l’Intérieur.

Bernard Cazeneuve, qui a salué "l’action exemplaire" des services d’enquête et de renseignements dans ce qui a été une "véritable course contre la montre", a précisé que les jours du policier, hospitalisé, n’étaient pas en danger.

Un message d’alerte sur un risque d’attentat dans les gares parisiennes et en Essonne avait été envoyé dans la journée aux policiers, a souligné une source policière, qui estime que le réseau, activé de l’étranger, préparait un attentat ce jeudi.

Les enquêteurs cherchent toujours à comprendre pourquoi une voiture aux feux de détresse allumés et sans plaques d’immatriculation a été garée dimanche matin en plein Quartier Latin, sur la rive gauche à quelques centaines de mètres de Notre-Dame de Paris.

A l’intérieur de la voiture, les cinq bonbonnes de gaz et trois bouteilles de gasoil font craindre aux policiers un projet d’attentat. Mais aucun système de mise à feu n’a été retrouvé sur place.

Le propriétaire de la voiture, connu pour des faits anciens de prosélytisme islamiste, a été relâché mardi soir à l’issue de sa garde à vue, mais les policiers étaient à la recherche de deux de ses filles. Quatre personnes ont déjà été arrêtées et se trouvaient encore jeudi soir en garde à vue. "Il s’agit de deux frères et de leurs compagnes", a également précisé à l’AFP une source proche.

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