Vers l’élaboration d’un plan visant à mettre fin aux inégalités salariales en France
Le gouvernement français s’associera aux partenaires sociaux pour élaborer, dans les deux mois, un plan visant à mettre fin aux inégalités salariales entre les hommes et les femmes à l’horizon de 2022, a annoncé la ministre française du Travail, Muriel Pénicaud.
La ministre, qui s’exprimait mardi sur la chaîne d’information CNews, a souligné la détermination des pouvoirs publics à parer à cette situation "injuste, inégalitaire, contraire à la loi et mauvaise pour l’économie", estimant que le chantier doit s’étendre au-delà de la sphère législative.
"Il y a une loi depuis 35 ans, si la loi suffisait, ça se saurait", a affirmé Mme Pénicaud, soulignant qu’"il faut que le dialogue social s’en empare, il faut que tout le monde s’en empare".
Pour l’instant, les entreprises de plus de 50 salariés sont dans l’obligation de signer un accord avec leurs délégués syndicaux pour mettre en place une stratégie d’action visant à réduire les écarts de salaire.
La Confédération Générale du travail (CGT) observe cependant que 59 pc des entreprises concernées ne disposent pas de plan d’action et seulement 0,2 pc d’entre elles seraient sanctionnées par l’inspection du travail.
Début janvier, la secrétaire d’Etat française chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa avait annoncé la présentation prochaine d’"un plan dur et concret" sur l’égalité salariale entre les deux sexes, jugeant que la quinzaine de lois existant sur le sujet "ne marchent pas".
"D’ici quelques semaines ou mois, on devrait présenter un plan dur et très concret", avait-elle indiqué en évoquant un travail conjoint du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle, qu’elle préside, et de la ministre du Travail.
Mme Schiappa avait souligné alors son intention de faire de "la pédagogie" et de "l’accompagnement", notamment auprès des petites et moyennes entreprises, mais aussi mettre en place "des sanctions" dans ce domaine. Elle avait également accueilli favorablement l’idée qu’une salariée française puisse demander à connaître, comme en Allemagne, le salaire de son collègue, estimant que l’égalité commence par "l’information".
"Ce n’est pas normal que de très grandes entreprises qui ont les moyens de mettre à disposition tous les outils nécessaires, je pense notamment à des logiciels qui calculent les écarts de salaire (…) ne fassent rien", avait-elle affirmé.