Venezuela : l’opposition devrait boycotter la présidentielle

L’opposition vénézuélienne devrait annoncer mardi sa décision de boycotter l’élection présidentielle anticipée du 22 avril, à laquelle Nicolas Maduro est candidat pour un nouveau mandat, a-t-on appris lundi de sources au sein de coalition de la MUD.

Même s’ils sont divisés sur cette question, la majorité de la vingtaine de partis composant la MUD, et consultés depuis le 8 février, jugent qu’un boycott est préférable, par manque de "transparence" dans ce scrutin, ont déclaré plusieurs sources dans ces partis.

"L’annonce aura sûrement lieu demain (mardi). Selon moi, c’est une décision erronée", a confié à l’AFP une de ces sources, sous couvert d’anonymat.

L’inscription des candidats à l’élection, avancée de décembre au 22 avril, doit être effectuée entre samedi et lundi prochains.

Une option envisagée par certains partis de la MUD est de présenter un candidat commun, chargé de lutter pour obtenir les conditions de transparence exigées par l’opposition et de se retirer s’il ne les obtient pas, selon la même source.

L’opposition estime que le Conseil national électoral (CNE) n’offre pas les garanties d’impartialité nécessaires car il est "sous le contrôle du gouvernement", ce qui laisse présager d’une "fraude".

L’un des principaux partis de la coalition, Volonté populaire (dirigé par Leopoldo Lopez, assigné à résidence), a déjà annoncé vendredi son rejet du scrutin.

"Nous appelons toutes les organisations politiques démocratiques à ne pas valider la fraude" de cette élection, a lancé le parti.

Un autre parti de poids, D’abord la justice, de l’ex-candidat à la présidentielle Henrique Capriles, vote aussi pour un boycott, ont dit des sources internes à la MUD.

Nicolas Maduro, élu en 2013, fait face à un taux d’impopularité de 75%, en raison de l’effondrement économique du Venezuela, un pays pétrolier frappé par de graves pénuries de médicaments et d’aliments.

Mais en avançant la date de l’élection présidentielle, il a réussi à déstabiliser l’opposition, déjà affaiblie et divisée, et, selon les analystes, il pourrait facilement décrocher un second mandat, jusqu’en 2025.

"Il semble que l’opposition n’ait plus d’autre choix que de ne pas participer (au scrutin) pour maintenir son unité", observe l’expert électoral Eugenio Martinez, consulté par l’AFP.

Mais pour la politologue Francine Jacome, "ne pas participer ne sera efficace que s’il y a une vraie stratégie unitaire pour prouver le manque de légitimité de Maduro".

Une partie de la communauté internationale, notamment l’Union européenne et la Colombie, a prévenu qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats de cette élection, que Washington juge "ni libre, ni juste". (afp)

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