Valls annonce un renforcement de la Direction centrale du renseignement intérieur français

Valls annonce un renforcement de la Direction centrale du renseignement intérieur français
La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), critiquée dans l’affaire Merah, va être transformée en Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), dotée de moyens techniques et humains accrus, a annoncé lundi Manuel Valls.

Un plan de recrutement de 430 personnes supplémentaires va être mis en oeuvre sur cinq ans, a précisé le ministre français de l’Intérieur devant les responsables des services de renseignement intérieur réunis Place Beauvau.

Ces nouveaux effectifs, qui représentent une hausse de 13% par rapport aux 3.200 effectifs actuels, serviront exclusivement à répondre aux besoins opérationnels. "La France doit disposer d’un grand service de renseignement interne et redimensionné et mieux armé pour faire face aux menaces nouvelles", a-t-il estimé. "C’est le choix du chef de l’Etat." Cette nouvelle structure est "le pendant de la DGSE", la Direction générale de la sécurité extérieure, a-t-il ajouté.

La réforme de 2008 avait donné naissance à trois services, la DCRI, chargée de l’antiterrorisme et du contre-espionnage, la Sous-direction de l’information générale (SDIG), qui faisait une partie du travail des anciens RG (mouvements sociaux, violences urbaines et bandes, sectes et économie souterraine) et la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP),compétente à Paris et en banlieue.

Manuel Valls estime que la DCRI a été bâtie sans doute "trop rapidement" et "de manière incomplète" mais veut néanmoins s’inscrire dans la continuité. "Je ne me situe pas dans une rupture par rapport à 2008", a-t-il insisté devant la presse.

La future DGSI sera donc redimensionnée pour faire face à l’évolution des menaces et dépendra du ministre de l’Intérieur, et non plus de la Direction générale de la police nationale.

Environ 60% des nouveaux recrutements seront des analystes, des traducteurs, des linguistes, des ingénieurs et des techniciens.

En revanche, les SDIG, qui s’estimaient laissés pour compte, resteront au sein des commissariats mais changeront de nom, afin de reconnaître leur mission de renseignement à part entière.

La filière, qui rassemble 1.900 policiers et gendarmes, sera rebaptisée "Renseignement territorial" et bénéficiera d’une doctrine d’emploi et d’un plan de formation.

Manuel Valls a enfin précisé qu’une loi visant à encadrer le fonctionnement des services de renseignement, comme le préconise le récent rapport du député socialiste Jean-Jacques Urvoas, serait mise en œuvre en 2015.

Pour le ministre de l’Intérieur, un tel encadrement ne sera possible que si les parlementaires "changent de culture" en appréhendant en particulier la "notion de secret."

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