Valls: « Par ce geste, le roi Mohammed VI honore non seulement la France mais permet de réunir ici les trois grandes religions monothéistes »

Décorer un imam, un rabbin et un évêque, « rassemblés aujourd’hui, est une force extraordinaire. Par ce geste, le roi Mohammed VI honore non seulement la France, nous pouvons lui être pleinement reconnaissants, mais il permet de réunir ici les trois grandes religions monothéistes qui partagent les mêmes valeurs, qui ont irrigués les grandes civilisations : l’islam, le judaïsme, le Christianisme qui partagent en effet le même message du respect mutuel et de tolérance », a affirmé le Premier ministre français, Manuel Valls, dimanche à l’Institut du monde arabe, lors de la cérémonie de remise de décoration par la princesse Lalla Meryem du Wissam Al Arch de 3ème classe (officier) à Khalil Merroun, recteur de la Grande mosquée d’Evry, Michel Serfaty, rabbin de Ris-Orangis et Michel Dubost, évêque d’Evry.

« J’ai tenu à assister à cette décoration. C’est une grande fierté « car « au fanatisme et à l’ignorance, la véritable réponse est la culture et la tolérance », a-t-il souligné.

Manuel Valls a également noté que Maroc, pays de diversité, est l’unique nation au monde qui reconnaît la part hébraïque de son identité, ajoutant que le Maroc et la France portent aujourd’hui le message de tolérance, de paix, de concorde et de rassemblement.

Le Premier ministre français a tenu en outre à « saluer l’amitié entre la France et le Maroc ». "Il peut y avoir parfois des incompréhensions, mais la force de l’Histoire, les liens d’amitié, ce pont permanent qui existe entre nos deux pays ont un rôle essentiel. Chacun de l’autre coté de la Méditerranée, ce lien résiste à tout", a dit Manuel Valls devant de nombreuses personnalités politiques, religieuses, et du monde de la culture

"C’est un beau symbole, que cette cérémonie ait lieu aujourd’hui, au moment ou nous savons qu’une nouvelle ère des relations entre nos deux pays est en train de se construire", s’est félicité le Premier ministre.«

Le ministre des Habous et des affaires islamiques marocain Ahmed Toufiq, l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, l’ambassadeur itinérant du roi, Serge Berdugo, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal, le grand rabbin de France, Haim Korsia, et le président de l’IMA, Jack Lang, étaient notamment présents lors de cette cérémonie.

S’exprimant à l’ouverture de la cérémonie, le président de l’IMA, M. Jack Lang, a d’ailleurs souligné que la remise de ces wissams est un geste emblématique de la part d’un pays connu par son attachement aux valeurs de diversité et de tolérance et un creuset de divers affluents.

"Nous célébrons aujourd’hui un double événement, celui de l’amitié pleinement retrouvée entre le Maroc et la France et l’attachement aux mêmes valeurs de diversité et de tolérance", a-t-il ajouté.

Le secrétaire général du conseil des communautés israélites du Maroc et ambassadeur itinérant du roi, Serge Berdugo a pour sa part estimé que cette cérémonie est porteuse d’espoir et de réconfort, d’autant plus qu’elle intervient à un moment particulier suite à la barbarie terroriste qu’a connue la France.

Il a également rappelé la symbolique de la réhabilitation des cimetières juifs, lancée en 2010 à l’initiative du roi et qui a duré quatre ans et a concerné 167 sites de 14 régions du royaume, notant que cette initiative a eu un impact sur les cœurs et les mémoires.

M. Toufiq a de son côté relevé que cette cérémonie rend hommage à trois personnalités, natives du Maroc, en vue de les encourager dans leur mission d’encadrement spirituel à Evry, ajoutant que ces personnalités ont plusieurs traits communs.

Ces personnalités font d’abord honneur à l’attachement de leur pays d’origine aux valeurs de coexistence, a-t-il dit, ajoutant qu’elles partagent aussi des valeurs de paix, de générosité et de tolérance, soulignant que ce geste royal met en relief le modèle prôné par le Maroc où la religion mobilise pour le bien.

Après avoir réitéré la solidarité du Maroc avec la France suite aux récents événements survenus dans ce pays, le ministre a noté que cette cérémonie, qui se tient dans un haut lieu de la culture, offre l’occasion de montrer que le fait religieux peut être revu pragmatiquement.

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