Un ministre très proche d’Emmanuel Macron épinglé en plein chantier de moralisation de la politique

Un ministre très proche d’Emmanuel Macron a été épinglé mercredi par un hebdomadaire satirique pour une opération immobilière remontant à 2011, embarrassant le nouveau président français qui a fait de la moralisation de la vie politique une priorité.

Soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, nommé ministre il y a tout juste une semaine, Richard Ferrand est mis en cause par Le Canard Enchaîné pour une affaire datant de la période où il dirigeait les Mutuelles de Bretagne (entre 1993 et 2012).

En 2011, cet organisme à but non lucratif recherche des locaux à louer à Brest (ouest). Trois offres se présentent, dont celle d’une société civile immobilière dénommée Saca, qui appartient à la compagne de Richard Ferrand, Sandrine Doucen.

C’est l’offre de cette dernière qui est retenue par le conseil d’administration des Mutuelles, alors que, selon Le Canard Enchaîné, Mme Doucen n’est pas encore propriétaire du bien proposé à la location.

"C’est parce que c’était le mieux placé et le moins cher que cela été choisi", s’est défendu mercredi Richard Ferrand. Le fait que la société Saca appartenait à sa compagne "était connu de tous" les administrateurs ayant pris la décision, a-t-il insisté en accusant l’hebdomadaire de "dénonciations calomnieuses".

L’affaire a toutefois suscité un début de polémique en France, où le président Macron a promis l’adoption rapide d’une loi de moralisation de la vie politique après une campagne présidentielle émaillée d’affaires mettant en cause la probité de certains candidats.

A moins de trois semaines d’élections législatives cruciales pour le nouvel exécutif, la patronne de l’extrême droite Marine Le Pen a immédiatement réclamé la "démission" du ministre. M. Ferrand est mis en cause pour "un enrichissement personnel parfaitement immoral" et il "devrait en tirer les conséquences", a-t-elle martelé.

Les Jeunes socialistes ont aussi demandé au chef de l’Etat de "relever Richard Ferrand de ses fonctions". "Si tel n’était pas le cas, la crédibilité de ce gouvernement sur la moralisation de la vie publique (…) serait sévèrement entachée", ont-ils estimé.

"Il n’y a rien d’illégal, il n’y a rien qui ne serait pas moral", a réagi le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner. "Ca tombe mal parce que ça crée la suspicion dans un contexte de suspicion", a-t-il toutefois reconnu.

Avec AFP

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