Un millier de personnes marchent à Paris pour la dépénalisation du cannabis

Quelque 1.300 personnes, selon la police, ont défilé samedi à Paris pour la dépénalisation du cannabis en France, qui « reste bloquée » alors que, pour les organisateurs, « les autres pays n’ont jamais autant avancé » sur ce dossier.

Dans une ambiance festive, derrière un bus à impériale diffusant rap, reggae et techno, le cortège, dans lequel se trouvaient de nombreux jeunes mais aussi des militants plus âgés, est parti peu après 15H00 de la Bastille pour rallier la place de la République.

"On entend en France un discours abominable qui empêche une vraie prévention" des effets néfastes de l’usage du cannabis, "même des policiers en ont marre de cette chasse à la boulette", a déclaré à l’AFP Farid Ghehiouèche, un des organisateurs de la marche et cofondateur de Cannabis sans frontières. "Légaliser, ce n’est pas inciter les gens à prendre plus de drogue, au contraire", a-t-il ajouté.

"Les autres pays n’ont jamais autant avancé. La France, elle, reste bloquée", déplore Cannabis sans frontières sur son site internet.

Comme chaque année, la sénatrice écologiste Esther Benbassa, ceinte de son écharpe tricolore, est venue apporter son soutien à la "Cannaparade", déclinaison parisienne d’une marche organisée dans plusieurs autres grandes villes du monde.

"Je n’ai jamais consommé mais je pense qu’aujourd’hui, dans un pays démocratique et moderne, l’usage du cannabis récréatif ne devrait pas être puni", a-t-elle expliqué. "A cause de ce tabou, on ne légalise pas le cannabis thérapeutique dont des milliers de personnes ont besoin", a-t-elle regretté.

Quant à "l’amende délictuelle" de 300 euros pour usage de stupéfiants que le gouvernement prévoit d’instaurer, "ce n’est absolument pas la dépénalisation", a estimé la sénatrice, qui y voit une "inégalité de traitement" entre "ceux qui pourront payer" et "ceux qui ne le pourront pas et subiront les aléas d’un jugement".

Le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé la légalisation du cannabis au cours de l’été prochain au Canada, cinq ans après l’Uruguay, premier pays à l’avoir fait, alors que plusieurs Etats permettent un usage thérapeutique de ce produit.

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