Un «loft» israélo-palestinien original à la télé française

A partir de septembre, douze Israéliens et Palestiniens de 18 ans seront enfermés pendant trois semaines dans une maison près de Marseille. Sous l’œil des caméras du producteur français d’origine marocaine Mohamed Ulad, ils devront négocier pour aboutir à un accord de paix.

Un «loft» israélo-palestinien original à la télé française
Douze jeunes de 18 ans enfermés pendant trois semaines dans une maison sur l’archipel du Frioul. Six Palestiniens et six Israéliens. Moitié filles, moitié garçons. Une énième émission de téléréalité ? Pas vraiment. Si l’émission intitulée «Les Accords de Marseille» s’en inspire, il s’agit plutôt ici de confronter au quotidien les points de vue de jeunes que tout sépare dans leur pays. Et de tenter d’apporter une pierre à la résolution du conflit par la tenue régulière de négociations entre les deux camps.

Pas de direct donc, ni de caméras 24 heures sur 24 ou d’images des chambres. Le réalisateur français Mohamed Ulad, à l’origine du projet, a tenu à fixer des limites. «Lorsque j’étais là-bas il y a une semaine pour lancer le casting, le journal Haaretz m’a demandé si je montrerai à l’écran les potentielles histoires d’amour entre Israéliens et Palestiniens, raconte au Figaro.fr le producteur de l’émission. Je leur ai répondu que non, à mon grand regret. Car même si cela peut représenter un beau symbole, je ne veux pas rentrer dans l’intimité de ces jeunes, c’est un sujet trop sérieux pour cela. Les caméras s’arrêteront donc à l’entrée des chambres».

Une expérience «scientifique»

Seul lien avec la téléréalité : l’enfermement dans un lieu unique. «C’est totalement lié à ma démarche puisque je voulais réunir ces jeunes dans un endroit neutre, loin de leurs proches et de leur pays, pour qu’ils puissent découvrir leur histoire respective», poursuit Mohamed Ulad, qui a co-écrit le projet avec la philosophe franco-israélienne Sophie Nordmann. Pourquoi le Frioul ? Cet archipel, tourné vers la Méditerranée et situé face à la ville métissée de Marseille, s’est rapidement imposé au réalisateur comme un lieu symbolique.

«L’idée était de créer une émission audiovisuelle qui soit à la fois une expérience «scientifique» et un projet avec des répercussions sur les protagonistes eux-mêmes, les téléspectateurs et le débat public, résume ainsi celui qui est également le compagnon de Mazarine Pingeot, la fille de François Mitterrand. Je veux restituer ce conflit dans sa complexité pour le rendre accessible au plus grand nombre».

Une dizaine d’épisodes de 26 minutes

Alors que le tournage des «Accords de Marseille» ne devrait pas commencer avant septembre prochain, une dizaine d’épisodes de 26 minutes sont déjà prévus et devraient être diffusés sur France 5. Chaque «documentaire» sera divisé en deux parties : une consacrée à diverses activités sportives et culturelles, l’autre aux négociations autour d’une problématique de paix (le statut de Jérusalem, les frontières, les réfugiés palestiniens, etc). Deux parrains, l’un israélien, l’autre palestinien, les encadreront dans leur négociations – mais sans jamais interférer – pour leur apporter des repères historiques et politiques.

«Aboutir à un accord de paix au terme de l’émission n’est pas le plus important pour moi. C’est surtout le parcours que feront ces jeunes issus d’horizons politique, géographique et sociologique différents qui va compter, souligne le réalisateur. Ce qui est sûr en tous cas, c’est qu’on ne les poussera pas vers un accord. Mais s’il y en a un, on l’adressera certainement aux autorités des deux pays».

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite