Un an après Charlie, Hollande exige une meilleure coopération des services de sécurité français

Un an jour pour jour après l’attentat contre le journal Charlie Hebdo, le président socialiste François Hollande a exhorté jeudi les services de sécurité français à une meilleure coopération face à la menace terroriste, en confirmant un renforcement de la législation.

"La gravité de la menace exige de porter encore plus haut notre engagement", a-t-il déclaré lors d’un discours devant un aréopage de policiers, gendarmes, militaires. "Face à de tels adversaires, il est essentiel que chaque service – police, gendarmerie, renseignement, militaires – travaille en parfaite concertation, dans la plus grande transparence, et qu’ils mettent en commun toutes les informations dont ils disposent", a-t-il dit.

En 2015, Paris a été frappé par deux séries d’attaques jihadistes qui ont fait au total 147 morts et des centaines de blessés, amenant François Hollande à opérer un virage sécuritaire, encouragé par la population et les critiques sur les défaillances des services de sécurité.

La protection de la rédaction de Charlie Hebdo a notamment été pointée du doigt après le massacre d’une dizaine de ses membres le 7 janvier 2015. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait notamment piqué une colère froide lors des attaques jihadistes devant l’absence de partage d’informations entre les services de sécurité.

François Hollande a confirmé qu’un nouveau projet de loi pour renforcer le dispositif sécuritaire était en cours d’élaboration. Depuis 2012 (date de son arrivée au pouvoir), "trois lois ont été adoptées". "Plus de 9.000 postes ont été créés dans la gendarmerie et la police", ainsi que dans la magistrature, parmi les personnels pénitentiaire et douanier, a rappelé François Hollande.

La nouvelle législation devrait assouplir pour les forces de l’ordre les conditions d’emploi de leurs armes et faciliter les conditions d’enquêtes, perquisitions et interpellations.

– Renforcer les moyens de sécurité –

L’idée est de "renforcer de façon pérenne les outils et moyens mis à la disposition des autorités administratives et judiciaires" françaises, en dehors du cadre temporaire de l’état d’urgence instauré après les derniers attentats du 13 novembre et qui doit s’achever fin février, selon l’entourage du chef de l’Etat.

"L’état d’urgence dans une démocratie n’a pas vocation à durer", a fait valoir François Hollande.

"Depuis un an, près de 200 interdictions de sortie du territoire ont pu être prononcées", "plus de 50 étrangers se sont vu interdire le territoire" français, "400 armes" ont été saisies "dont 40 de guerre". "25 infractions en lien direct avec le terrorisme" ont été mises au jour grâce à l’état d’urgence, a-t-il dit.

Le 7 janvier, les frères Chérif et Saïd Kouachi avaient abattu 12 personnes au siège de Charlie Hebdo. Le lendemain, Amédy Coulibaly, lié aux frères Kouachi, avait tué une policière avant de prendre en otages le lendemain des clients dans un magasin cacher, faisant quatre morts. Parmi les personnes tuées par les trois jihadistes français figuraient trois policiers.

Les trois assaillants avaient été abattus au troisième jour des attaques par les forces de l’ordre.

Cette semaine, le président socialiste a dévoilé sur les lieux des attentats trois plaques à la mémoire des victimes. Il doit en inaugurer une quatrième samedi en banlieue sud de Paris, là où a été tuée la policière victime de Coulibaly.

Le cycle des commémorations doit culminer dimanche avec un rassemblement organisé sur la place de la République autour d’un chêne du souvenir qui vient d’être planté en hommage à toutes les victimes des attentats en France.

Ce rassemblement vise à faire écho aux manifestations monstre contre le terrorisme du 11 janvier 2015, qui avaient réuni quelque 3,7 millions de personnes dans les principales villes de France, dont au moins 1,5 million à Paris.

Le rassemblement de dimanche fait partie des rares autorisés à Paris depuis l’instauration de l’état d’urgence qui a suivi les attaques du 13 novembre par trois commandos au Stade de France (banlieue parisienne), sur des terrasses de restaurants ainsi que dans la salle de spectacles du Bataclan (130 morts), les pires attentats jamais commis dans le pays.

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