Un Algérien converti au christianisme poursuivit pour « offense au prophète »

"L’affaire sera renvoyée de nouveau devant un juge d’instruction et sera confiée à un conseiller près la Cour", a déclaré à l’AFP Me Farid Khelifti, avocat de la défense. "La procédure devrait prendre un mois, après quoi une nouvelle date sera fixée pour un autre procès en appel", a ajouté Me Khelifti. Selon ce dernier, le juge a estimé que les éléments en sa possession n’étaient pas suffisants pour rendre un verdict comme prévu jeudi.

Le prévenu, Abdelkrim Siaghi, avait été condamné en 2010 à cinq ans de prison et 2.000 euros d’amende. Le 17 novembre, lors du procès en appel, le procureur avait demandé une confirmation de la peine et la défense avait demandé la relaxe pour leur client. Le seul témoin à charge ne s’était pas présenté à l’audience.

Un large mouvement de solidarité s’est crée autour de Abdelkrim Siaghi. De nombreuses personnes se sont rassemblées jeudi face au tribunal d’Oran en signe de solidarité, selon la presse.

"J’espère que l’ordonnance 2006 (*), qui est la cause de tout cela, sera revue", avait déclaré à l’AFP le 17 novembre Mustapha Krim, représentant de l’église protestante en Algérie. M. Krim avait également indiqué avoir rencontré le 1er novembre l’archevêque catholique d’Alger, Monseigneur Ghaleb Badr.

"Nous avons eu une discussion et nous sommes entendus pour des actions communes entre les deux églises" (catholique et protestante), face à ces situations, avait-il dit.

Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Bouabdallah Ghlamallah a à nouveau démenti jeudi de quelconques restrictions envers les chrétiens en Algérie en marge des questions orales à l’Assemblée nationale populaire (APN), a rapporté l’agence APS.

Eglises clandestines

Les chrétiens, a-t-il souligné, exercent "librement leur culte dans un cadre réglementé". Tous les individus sont égaux devant la loi, a-t-il insisté en rappelant que des sanctions étaient prévues par la loi contre toute atteinte aux cultes.

Les chrétiens peuvent s’organiser "en associations pour collecter des fonds et construire des églises", a-t-il aussi ajouté, indiquant qu’il y a entre 12 et 15 églises clandestines dans le pays. L’exercice de tout culte en Algérie est conditionné à l’obtention d’un agrément sur le lieu de culte et le prédicateur, en vertu de la loi de février 2006.

Plusieurs procès ont été intentés en 2010 contre des Algériens pour "atteinte aux préceptes de l’islam" notamment des convertis au christianisme.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite