USA: l’enquête républicaine sur Benghazi visait Hillary Clinton

L’enquête de la majorité républicaine au Congrès sur la manière dont Hillary Clinton, alors secrétaire d’Etat, a géré l’attaque de Benghazi en Libye, visait surtout à nuire à sa campagne présidentielle, a affirmé dimanche un ancien enquêteur, aussitôt démenti par le président de la commission d’enquête.

Ce dernier, Bradley Podliska, ex-assistant parlementaire, se prépare à engager une action en justice contre la commission spéciale de la Chambre des représentants qui a initié cette enquête, a-t-il indiqué dimanche sur la chaîne CNN.

Il affirme avoir été licencié en partie en raison de son opposition à la décision de la commission d’enquête de ce concentrer surtout sur le rôle de Mme Clinton au moment de cette attaque en septembre 2012, qui a coûté la vie à l’ambassadeur américain en Libye et à trois de ses compatriotes.

L’ancienne patronne de la diplomatie américaine est la favorite pour la nomination démocrate dans la course à la Maison Blanche.

Bradley Podliska, réserviste du renseignement dans l’armée de l’air, qui se décrit lui-même comme républicain conservateur, affirme aussi avoir perdu son emploi en juin pour avoir pris plusieurs semaines de congés afin de remplir ses obligations militaires.

Le président de la commission d’enquête, le républicain Trey Gowdy, a vivement démenti dimanche ces accusations.

Il affirme que M. Podliska n’a jamais mentionné Hillary Clinton au moment de la médiation concernant son licenciement ni les causes selon lui de cette décision, à savoir le fait d’avoir pris des congés pour remplir ses obligations militaires.

Trey Gowdy souligne aussi n’avoir jamais rencontré M. Podliska.

"Puisque je ne le connais pas et ne peux me souvenir lui avoir même parlé, je peux dire avec certitude qu’on ne lui a jamais ordonné de se concentrer sur Mme Clinton", a-t-il déclaré.

L’élu a aussi affirmé que ces deux demandes de congés pour remplir ses obligations militaires avaient été approuvées.

Mme Clinton doit témoigner publiquement à sa demande devant cette commission le 22 octobre.

Les démocrates et d’autres opposants accusent cette commission parlementaire d’avoir mené une enquête partisane.

En septembre, un des responsables de la majorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, a abondé dans leur sens, affirmant qu’il se félicitait de cette enquête dont les résultats pourraient être néfastes à la campagne d’Hillary Clinton.

"Tout le monde pensait qu’Hillary Clinton était imbattable mais nous avons formé la commission de Benghazi (…) et sa cote de popularité baisse", a déclaré M. McCarthy, qui a renoncé la semaine dernière à se présenter à la présidence de la Chambre, pour laquelle il était pourtant favori.

Le principal démocrate membre de cette commission d’enquête, Elijah Cummings, a jugé "très graves" les accusations de l’ancien assistant parlementaire. Elles montrent que les "républicains ont dépensé illégalement des millions de dollars de fonds publics dans le seul but de nuire à la campagne d’Hillary Clinton", a dit M. Cummings.

Juste après l’attaque de Benghazi, l’administration Obama avait expliqué qu’il s’agissait d’un acte spontané d’une foule en colère après la circulation sur internet d’une vidéo insultante pour les musulmans.

Les républicains ont quant à eux estimé qu’il s’agissait d’un acte terroriste prémédité et ont accusé la Maison Blanche d’avoir cherché à tromper l’opinion à quelques semaines de l’élection présidentielle.

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