Tunisie: peine capitale contre des jihadistes ayant tué un berger

La justice tunisienne a condamné à la peine de mort quatre jihadistes impliqués dans le meurtre en 2015 d’un jeune berger tunisien dans le centre-ouest défavorisé du pays, a indiqué le Parquet de Tunis à l’AFP.

Mabrouk Soltani, 17 ans, avait été décapité par un groupe extrémiste dans la région du Mont Mghilla. Cet assassinat, perpétré sous les yeux du jeune cousin (14 ans) de la victime, avait à l’époque secoué l’opinion publique, surtout après la diffusion par ce groupe de la vidéo du meurtre du berger.

En Tunisie, la peine capitale fait l’objet d’un moratoire depuis 1991: de telles peines continuent à être prononcées mais pas exécutées.

Quarante-neuf accusés –des Tunisiens et des Algériens– ont été condamnés pour ce crime, dont quatre sont en prison et 45 en fuite. Ils ont été jugés en vertu d’une loi antiterroriste adoptée en 2015, a précisé le porte-parole du parquet Sofiène Sliti.

Au total, quatre accusés dont trois en fuite, ont été condamnés à la peine capitale pour "homicide volontaire", "crimes terroristes" et "adhésion à un groupe terroriste", a-t-il ajouté.

Les autres accusés ont été condamnés à des peines variant de 15 à 36 ans de prison pour "crimes terroristes".

Deux ans après ce crime, le frère de Mabrouk Soltani avait été retrouvé mort lors d’une opération de ratissage lancée après l’annonce de son enlèvement par des extrémistes, dans la même région.

Ces deux assassinats ont été revendiqués par le groupe Etat islamique (EI). Cette zone montagneuse près de la frontière algérienne, est aussi un repaire de la branche locale d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), la Phalange Okba Ibn Nafaa.

Après sa révolution de 2011, la Tunisie a été confrontée à un essor de la mouvance jihadiste, responsable de la mort de plusieurs dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de civils et de touristes étrangers.

Même si la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, le pays reste sous état d’urgence depuis l’attentat suicide commis en plein Tunis contre la sécurité présidentielle (12 agents tués), en novembre 2015, quelques jours après le meurtre du jeune berger.

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