Tunisie: le prince Moulay Rachid félicite Mehdi Jomaa pour l’adoption de la nouvelle Constitution

Le chef du gouvernement tunisien provisoire, Mehdi Jomaa, a eu vendredi en milieu de journée un entretien avec le représentant personnel du Roi Mohammed VI, le prince Moulay Rachid, au Palais du Bardo où venait de se tenir la cérémonie solennelle destinée à fêter la promulgation de la Constitution.

Le prince Moulay Rachid a fait part des vives félicitations du Maroc au peuple tunisien à la suite de la promulgation de la nouvelle Constitution tunisienne. Il a également félicité Mehdi Jomaa pour le vote de confiance de l’Assemblée nationale constituante à son gouvernement qui conduira l’ultime étape du processus de transition.

le prince Moulay Rachid a en outre transmis au chef du gouvernement les sentiments de fraternité et de considération du Roi Mohammed VI, de même que l’expression de sa volonté de développer la coopération et les relations bilatérales, dans l’intérêt des deux peuples tunisien et marocain frères.

La Tunisie a célébré l’adoption de sa nouvelle Constitution, saluée comme un texte "majeur" ayant "valeur d’exemple" par les responsables étrangers invités à la cérémonie officielle.

La séance spéciale à l’Assemblée nationale constituante est purement symbolique, la Loi fondamentale ayant été adoptée le 26 janvier à l’issue de plus de deux ans de débats houleux et de crises politiques, puis signée par les dirigeants tunisiens le lendemain, trois ans après la révolution qui a renversé le président Zine El Abidine Ben Ali.

Le nouveau Premier ministre tunisien Mehdi Jomaa, qui vient de former un gouvernement apolitique, a tenu à dire que "la joie de cette réalisation ne doit pas nous faire oublier l’importance des défis à venir".

"Nous nous sommes engagés à compléter le processus et à préparer des élections libres et transparentes. Cela a été un engagement clair de ma part et de celui de mon gouvernement", a-t-il affirmé, en promettant de s’efforcer de rétablir la confiance des investisseurs.

Avant lui, le président de la Constituante, Mustapha Ben Jaafar, avait de nouveau salué une Constitution "consensuelle, éloignée des calculs de la majorité et de la minorité".

"Nous avons remporté la bataille de la liberté, et il reste une longue route pour ancrer les institutions démocratiques et remporter la bataille du développement", a-t-il ajouté.

La Tunisie, berceau du "Printemps arabe", émerge tout juste d’une année politique turbulente, marquée par six mois de paralysie institutionnelle à la suite de l’assassinat en juillet d’un député d’opposition, Mohamed Brahmi, attribué à la mouvance jihadiste.

La cérémonie de vendredi intervient au lendemain des commémorations du premier anniversaire du meurtre d’un autre opposant, Chokri Belaïd, un crime qui a profondément choqué la Tunisie et mis en évidence l’essor de groupes armés islamistes depuis la révolution de janvier 2011.

Des partis politiques de gauche ont encore prévu vendredi une réunion pour rendre hommage au défunt, avant une grande manifestation samedi.

L’adoption de la Constitution, un texte de compromis consacrant un exécutif bicéphale, accordant une place réduite à l’islam et introduisant un objectif de parité hommes-femmes dans les assemblées élues, a aussi conduit au départ volontaire des islamistes d’Ennahda du pouvoir, qui ont laissé la place au cabinet d’indépendants de Mehdi Jomaâ, appelé à mener la Tunisie vers des élections en 2014.

Cette sortie de crise a été négociée pendant des mois par un quartette de médiateurs, dont la puissante centrale syndicale UGTT, qui a réussi à amener Ennahda et ses adversaires à un terrain d’entente. Le président français a rencontré aussi les artisans de ces pourparlers.

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