Tunisie: l’état d’urgence prorogé d’un mois (Présidence)

L’état d’urgence, en vigueur en Tunisie depuis fin novembre dernier, a été prorogé d’un mois à compter de ce lundi, à cause de "la situation aux frontières", a annoncé, dimanche, la Présidence de la République.

"Après consultation du chef de gouvernement et du président de l’Assemblée des représentants du peuple au sujet des questions de sécurité nationale, en particulier la situation aux frontières et dans la région, le président de la République a décidé de décréter, à nouveau, l’état d’urgence pour un mois, à compter du 22 février 2016", a souligné la même source, dans un communiqué.

Les autorités tunisiennes craignent une dégradation de la situation sécuritaire en Libye voisine dans le cas d’une intervention militaire internationale pour déloger l’organisation "Daech" de ce pays, où elle contrôle la région de Syrte et menace d’étendre son emprise sur les champs pétroliers dans l’Est. La Tunisie a exprimé, à maintes reprises, son opposition à une telle perspective, au vu de ses répercussions sur le pays avec une nouvelle vague de réfugiés et le risque d’infiltration de jihadistes tunisiens combattant dans les rangs de "Daech". L’aviation américaine a effectué, vendredi dernier, une frappe contre un bâtiment abritant un rassemblement de jihadistes tunisiens dans la ville de Sabrata, située à une centaine de kilomètres de la frontière commune.

L’état d’urgence a été décrété, pour la première fois, le 24 novembre dernier, au soir de l’attentat-kamikaze ayant causé la mort de 12 agents de la sécurité présidentielle. Il a été prolongé ensuite pour deux mois jusqu’au 21 février courant.

Depuis cet attentat, des dizaines de personnes soupçonnées d’appartenance à une organisation terroriste ont été appréhendées lors de perquisitions, qui ont également permis la saisie d’importantes quantités d’armes. Au cours des derniers mois, la Tunisie a été secouée par une série d’attentats, dont les plus sanguinaires ont visé le musée Bardo à Tunis, le 18 mars, et un hôtel de la station balnéaire El Kantaoui à Sousse, le 26 juin. A la suite de l’attaque d’un hôtel à Sousse, les autorités tunisiennes avaient décrété, le 4 juillet, l’état d’urgence pour 30 jours, reconduit par la suite pour 60 jours supplémentaires.

La Tunisie avait déjà vécu sous ce régime depuis la révolution de janvier 2011 jusqu’à sa levée par l’ancien président, Moncef Marzouki, en mars 2014. L’état d’urgence accorde de larges prérogatives aux services de sécurité dans leur lutte contre les groupes terroristes.

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