Tunisie : Olivier Metzner va assurer la défense d’Imed Trabelsi

Tunisie : Olivier Metzner va assurer la défense d
Pour la deuxième fois depuis son arrestation, Imed Trabelsi est convoqué lundi 14 février dans le bureau d’un juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis. L’avocat français Olivier Metzner, en association avec un avocat d’affaires d’origine mauritanienne, Jemal Ould Mohamed, devrait arriver la veille pour assurer la défense de l’ancien maire du port de La Goulette, ainsi que celle du gestionnaire de ses affaires, Abdallah Harrabi.

Me Metzner a été récemment le conseil de Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, de Dominique de Villepin dans l’affaire Clearstream et de Jérôme Kerviel, ancien trader de la Société générale.

Imed Trabelsi, le neveu "préféré" de Leïla Trabelsi, l’épouse de l’ancien chef de l’Etat tunisien renversé, Zine El-Abidine Ben Ali, doit répondre de plusieurs chefs d’accusations concernant l’acquisition de biens mobiliers et immobiliers, ainsi que la détention, le placement et le transfert de devises à l’étranger.

LE CLAN TRABELSI POURSUIVI

En détention provisoire, sur la base militaire de l’Aouina à Tunis, il est poursuivi par la justice tunisienne comme trente-six autres membres de l’ancien clan présidentiel, dont M. Ben Ali lui-même.

Vingt-sept de ces personnes, selon une liste communiquée début février par le ministère de la justice tunisien, se trouvent aujourd’hui en détention provisoires à Tunis : la sœur aînée de Leïla Trabelsi, Jalila Trabelsi, son mari Mohamed Mahjoub, et leurs enfants, Islam et Amira Mahjoub, Moncef Trabelsi, le frère aîné de Leïla, mais aussi Sofiane Ben Ali, neveu de l’ancien président, font partie de ceux qui ont été arrêtés, la plupart à l’aéroport, alors qu’ils essayaient de quitter le pays.

ONZE MEMBRES DE "LA FAMILLE" TOUJOURS RECHERCHÉS

D’autres y sont parvenus. Onze membres de la famille Trabelsi-Ben Ali sont aujourd’hui recherchés et considérés en fuite. Figurent dans cette liste l’ancien chef de l’Etat lui-même et son épouse, qui se trouvent aujourd’hui en Arabie saoudite ; Belhassen Trabelsi et sa famille réfugiés au Canada ; Sakhr El-Materi, gendre du couple présidentiel, et sa famille ; Hayet Ben Ali et Tijani Ben Ali (respectivement sœur et frère du président) et d’autres parents encore… Interpol a par ailleurs émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien président, sa femme et six membres de sa famille.

Il a été demandé "aux pays membres (…) de rechercher et de localiser M. Ben Ali et ses proches, et de procéder à leur arrestation provisoire en vue de leur extradition vers Tunis", a expliqué Interpol le 26 janvier.

Un premier groupe de 25 personnes est recherché pour transfert de devises "sans préavis de la banque centrale" ; un autre groupe de huit — parfois ce sont les mêmes — est visé par l’accusation d’"acquisition de biens mobiliers et immobiliers et de placements financiers illicites à l’étranger, détention et transfert de devises de manière illégale" . Dans ce lot figure notamment l’ancien président et son épouse. Un troisième groupe de 9 personnes, enfin, est poursuivi pour "introduction, port, détention et commercialisation d’armes et de munitions sur le territoire tunisien", bref pour trafic d’armes.

"TRAFIC" ET ACQUISITIONS ILLICITES

Les charges les plus lourdes paraissent peser sur Belhassen Trabelsi, frère de Leïla Trabelsi. L’ex-PDG du groupe Karthago cumule à la fois les accusations du deuxième et du troisième groupes. Sahkr El-Materi, Mourad Trabelsi, Hayet Ben Ali, Mehdi Ben Ali, Tijani Ben Ali, Imed et Mhedi Eltaief, eux, sont spécialement visés par le trafic d’armes.

Il existe encore une autre catégorie de personnes poursuivies par la justice tunisienne, liée à la personne de M. Ben Ali mais sans liens familiaux. Il s’agit d’Ali Seriati, l’ancien chef de la garde présidentielle, arrêté le 14 janvier à Tunis juste après la fuite par avion de l’ancien président.

Avec cinq autres personnes qui appartiennent toutes à la sécurité présidentielle, M. Seriati est accusé de "conspiration contre la sûreté nationale", d’incitation au "désordre, au meurtre et au pillage". Des chefs d’accusation passibles, en théorie, de la peine de mort.

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