Tunisie: Noureddine Taboubi nouveau patron de la puissante centrale de l’UGTT
Noureddine Taboubi a été consacré, jeudi, nouveau secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), après l’écrasante victoire de sa liste aux élections du bureau exécutif de la centrale.
Pour la première fois de sa longue histoire, l’UGTT a enregistré l’entrée d’une femme au bureau exécutif, en la personne de Naima Hammami, alors que le congrès vient d’adopter une motion sur la réservation de deux sièges à la gente féminine à l’avenir.
Le nouveau chef de l’UGTT s’est fixé deux priorités absolues, à savoir l’obtention d’une hausse des salaires dans le privé et la réforme des caisses sociales, dont les déficits ont atteint des seuils alarmants.
Agé de 56 ans, Noureddine Taboubi a rejoint l’action syndicale à partir des années 1990, sous la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, assumant plusieurs responsabilités locales et nationales.
Il franchira un important palier en 2011, en se voyant désigner au poste de secrétaire général adjoint en charge du règlement intérieur.
Réputé pour sa discrétion, le nouveau patron de l’UGTT aura la lourde tâche de suppléer l’emblématique Hassine Abbassi, qui a joué un rôle primordial dans la transition post-révolution.
M. Abbassi a réussi à imposer l’Union comme un partenaire central dans toutes les décisions nationales, après avoir largement contribué à l’encadrement des manifestations populaires ayant abouti à la chute de l’ancien régime.
Aux côtés du patronat (UTICA), de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et de l’Ordre national des avocats, l’UGTT s’est vue récompenser, en 2015, du Prix Nobel de la paix, dans le cadre du Quartet de dialogue national qui a épargné au pays les affres de la guerre civile suite à la crise politique et institutionnelle de 2013/2014.