Tunisie: Ennahda accepte un plan de l’UGTT pour sortir de la crise

Le parti islamiste Ennahda, au pouvoir en Tunisie, a donné jeudi son accord de principe à un plan de sortie de crise proposé par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, la plus grande centrale syndicale du pays),qui prévoit la formation d’un cabinet de transition en vue de nouvelles élections.

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Le président d’Ennahda, Rached Ghannouchi, a déclaré que les négociations entre le pouvoir et l’opposition laïque devraient rapidement se mettre en place pour débloquer la vie politique tunisienne, paralysée depuis près d’un mois.

La Tunisie est confrontée depuis l’assassinat le 25 juillet de l’opposant Mohamed Brahmi à sa crise la plus aiguë depuis la chute du président Zine Ben Ali en janvier 2011, déclencheur de la vague des "printemps arabes".

"Nous allons très bientôt sortir de cette crise," a déclaré à la presse Rached Ghannouchi après un entretien avec Hassine Abassi, le secrétaire général de l’UGTT. "Nous acceptons dans son principe l’initiative de l’UGGT pour entamer le dialogue (avec l’opposition)", a-t-il dit.

Les islamistes au pouvoir comme l’opposition s’accordent pour réclamer de nouvelles élections une fois achevée la rédaction d’une nouvelle Constitution, ce qui pourrait survenir dans les tout prochains mois, mais l’opposition ne fait pas confiance à Ennahda pour organiser un scrutin libre et équitable.

Ennahda, qui gouverne avec l’appui de deux partis laïques,le Congrès pour la République du président Moncef Marzouki et Ettakatol du président de l’Assemblée nationale constituante Mustapha ben Jaafar, est accusé par l’opposition de chercher à islamiser la société, de laisser trop de marge de manœuvre au salafisme violent ou de mal gérer l’économie.

L’opposition a réagi à l’annonce de Rached Ghannouchi en estimant qu’il cherchait à gagner du temps et en réclamant qu’Ennahda abandonne le pouvoir dès maintenant. Dans un communiqué, le parti islamiste a déclaré qu’il resterait jusqu’à ce qu’un consensus soit trouvé sur la tenue d’élections.

"Ennahda cherche une sortie de crise honorable pour éviter le sort des islamistes en Egypte", a estimé un commentateur politique, Noureddine Mbarki. "Cette décision intervient après de nombreuses interventions internationales, de la part de l’Europe en particulier."

L’UGTT, qui forte de son million d’adhérents joue les médiateurs entre le pouvoir et ses adversaires, propose la démission de l’actuel gouvernement et la mise en place d’un cabinet intérimaire "neutre" afin de préparer de nouvelles élections. Ennahda s’est rangé à cette idée cette semaine après l’avoir rejetée dans un premier temps.

"La situation dans le pays réclame des sacrifices de la part d’Ennahda", a déclaré Hassine Abassi à l’issue de sa rencontre avec Rached Ghannouchi. Il avait consulté la veille les partis d’opposition. "Ghannouchi a accepté l’initiative de l’UGTT mais il a posé quelques conditions et propositions pour entamer le dialogue que nous allons présenter à l’opposition", a-t-il ajouté.

Les travaux de l’Assemblée nationale constituante, élue le23 octobre 2011, ont été suspendus début août par le président de l’ANC. Mustapha Ben Jaafar a expliqué sa décision au nom des intérêts du pays, le temps que s’engage un dialogue entre gouvernement et opposants.

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