Tuerie du Musée juif de Bruxelles : le suspect revendique la fusillade dans une vidéo

Mehdi Nemmouche, soupçonné d’avoir tué quatre personnes au Musée juif de Bruxelles le 24 mai, a été arrêté vendredi à Marseille, porteur d’une Kalachnikov et d’un revolver du type de ceux utilisés dans la capitale belge. Il a 29 ans, est originaire de Roubaix et est soupçonné de s’être rendu en Syrie en 2013 auprès de jihadistes. Les enquêteurs ont mis la main sur une carte mémoire extraite d’une caméra où l’on voit le suspect s’exhiber avec son fusil mitrailleur en clamant qu’il s’en est servi lors de la fusillade de Bruxelles.

Ce Français d’origine algérienne, soupçonné d’avoir tué quatre personnes – un couple d’Israéliens, une bénévole française et un employé belge – au Musée juif de Bruxelles le 24 mai, a été arrêté vendredi 30 mai à Marseille. Lors de son interpellation, les douaniers ont découvert une caméra Go-Pro. Son exploitation n’a rien donné car la caméra n’a visiblement pas fonctionné au moment de la fusillade.

En revanche, les enquêteurs ont mis la main sur une carte mémoire que Mehdi Nemmouche avait également en sa possession lors de son arrestation. Il s’était filmé, semble-t-il, dans la foulée de la fusillade. On l’y voit s’exhiber avec un fusil de type kalachnikov et clamer haut et fort l’avoir utilisé pendant la tuerie du musée.

Des analyses balistiques sont en cours pour savoir si la kalachnikov et le pistolet également retrouvés sur lui sont bel et bien les armes du crime. Les policiers attendent également les résultats des teste ADN réalisés sur les vêtements trouvés dans son sac lors de son arrestation.

Mehdi Nemouche est déjà connu des services de police. Il avait été incarcéré à Grasse en 2007 dans une affaire de braquage, l’attaque d’une supérette à Tourcoing (Nord), selon son avocate, Me Soulifa Badaoui. Affaire qui lui a valu d’être condamné en 2009, avec deux autres prévenus, à deux ans de prison.

«J’étais son conseil, il m’avait écrit de la maison d’arrêt en me demandant de bien vouloir intervenir au soutien de ses intérêts», a ajouté l’avocate, expliquant l’avoir défendu une fois au préalable «dans une affaire anodine de conduite sans permis, sa seule condamnation» jusqu’à ce braquage. Mehdi Nemmouche, âgé, à l’époque de son procès pour braquage, de 24 ans, «niait farouchement avoir commis les faits, avoir été présent, il disait ne pas être l’auteur des actes», a précisé Me Badaoui, qui ajoute: «Une perquisition avait eu lieu chez lui, on n’avait absolument rien trouvé».
Un voyage en Syrie en 2013

À la suite de ces faits de délinquance, Mehdi Nemmouche est soupçonné de s’être rendu en Syrie en 2013 auprès de djihadistes. Il est fiché par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) depuis cette année-là, après plusieurs déplacements. Le périple syrien était le point final d’une année d’errance qui aurait emmené Mehdi Nemmouche à sa sortie de prison en Belgique, en Grande-Bretagne, au Liban et en Turquie. Il avait également été repéré en Allemagne en mars 2014, revenant d’un séjour en Asie du sud-est, précise RTL.

Interrogée sur BFMTV, son avocate pour ces faits de délinquance, se souvient d’un client «intelligent, ni religieux, ni violent. Souffrant de carences éducatives, il vivait dans un environnement marqué par les difficultés familiales». Il avait été placé par le juge des enfants à l’âge de quelques mois avant de rejoindre le domicile de sa grand-mère, à l’âge de 17 ans.

Radicalisation possible en prison

«On est très choqués. On n’est pas bien et on ne s’y attendait pas», a déclaré à la presse une tante de Mehdi Nemmouche, devant la maison d’un quartier résidentiel de Tourcoing, où l’homme a vécu quelque temps. «On l’a appris ce matin aux infos», a-t-elle ajouté, décrivant son neveu comme «quelqu’un de gentil, d’intelligent, scolarisé, qui avait fait une année d’université», mais aussi «très discret» et qui «ne se confiait pas facilement». La famille n’a «plus eu de contact avec lui» à partir du milieu des années 2000, alors qu’il était en détention. «Apparemment, il était dans une prison dans le sud. Nous, on ne savait plus rien. Il ne voulait pas donner de ses nouvelles, il ne voulait pas nous causer de problèmes», a expliqué un autre membre de sa famille, qui a requis l’anonymat.

À sa sortie de prison, fin 2012, la famille a «eu la surprise de le revoir. Il est venu faire un petit bonjour, pour nous rassurer, puis on ne l’a plus jamais revu», a témoigné sa tante. «Il ne fréquentait pas la mosquée, il ne parlait pas de religion (…). C’est forcément en prison» qu’il a pu se radicaliser, a-t-elle assuré. D’après RTL, les services de renseignement auraient constaté une radicalisation dans sa pratique de l’islam lors de son séjour à la prison de Grasse.

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