Trump favorable à la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le Golan

Le président des Etats-Unis Donald Trump s’est prononcé jeudi en faveur de la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, une décision en rupture avec la position américaine depuis des décennies.

A l’approche d’élections législatives à l’issue incertaine, cette annonce est un vrai coup de pouce pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui la réclamait haut et fort.

Israël a conquis une grande partie du Golan, soit 1.200 km2, lors de la guerre des Six Jours en 1967 et l’a annexée en 1981, mais la communauté internationale n’a jamais reconnu cette annexion.

"Après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui a une importance stratégique pour l’Etat d’Israël et la stabilité régionale", a tweeté le président américain au moment même où le chef de diplomatie Mike Pompeo se trouvait à Jérusalem.

Quelque 23.000 druzes apatrides vivent sur ce territoire dans des villes et villages qui sont entourées de colonies comptant environ 20.000 Israéliens.

"Merci président Trump !"

"Merci président Trump !", a immédiatement tweeté M. Netanyahu après l’annonce de l’ancien homme d’affaires new-yorkais, dont il a loué le "courage".

Au pouvoir depuis une décennie, M. Netanyahu, qui sera à la Maison Blanche en début de semaine prochaine, met inlassablement en avant sa proximité avec M. Trump et s’en sert d’argument dans la campagne, présentant les gains israéliens comme des succès personnels dont ses concurrents seraient incapables.

"Le président Trump vient d’écrire une page d’histoire (…) Il l’a fait de nouveau", a insisté le Premier ministre israélien lors d’un dîner avec M. Pompeo.

Fin 2017, Donald Trump a unilatéralement reconnu Jérusalem comme capitale de ce proche allié, allant à l’encontre du consensus international, au grand dam notamment des dirigeants palestiniens.

Dans son rapport annuel sur les droits humains dans le monde, publié il y a dix jours, Washington avait pris soin de ne plus parler du Golan syrien comme d’un territoire "occupé par Israël", signe interprété par nombre d’observateurs comme l’annonce d’un changement de pied à venir.

La présidence palestinienne, qui refuse de parler à l’administration Trump qu’elle accuse de parti pris outrancier pro-israélien, avait aussitôt dénoncé un nouvel acte hostile s’inscrivant dans la logique de l’administration Trump visant à "liquider la cause palestinienne".

"Mépris du droit international"

L’annonce de M. Trump a suscité de vives réactions aux Etats-Unis.

Leon Panetta, ancien chef du Pentagone, a déploré que M. Trump "tweete une annonce qui n’a pas été débattue avec nos partenaires internationaux et à l’ONU".

Robert Malley, président du Crisis Group et ancien conseiller de Barack Obama, a critiqué pour sa part une décision "éminemment politique", prise "au mépris du droit international" et dont le timing vise clairement à "aider Netanyahu sur le plan électoral".

Dans son tweet de remerciement à M. Trump, le Premier ministre israélien souligne que sa décision est d’autant plus importante qu’elle intervient au moment où "l’Iran cherche à utiliser la Syrie comme une plateforme pour détruire Israël".

Israël a récemment accusé le Hezbollah, l’un de ses ennemis, d’établir secrètement dans le Golan syrien, près du territoire sous son contrôle, un réseau militaire commandé par une figure du mouvement chiite libanais.

L’objectif de ce réseau, qui serait commandé par le Libanais Ali Moussa Daqdouq, est de disposer à terme de forces prêtes à attaquer Israël, selon l’armée israélienne.

Le Hezbollah et l’Iran sont intervenus aux côtés du régime de Bachar al-Assad, également soutenu par Moscou, dans la guerre civile en Syrie. Israël fait campagne sans relâche contre cette présence du Hezbollah et de l’Iran chez son voisin syrien.

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