Trappes: « Aucune excuse vis-à-vis de ceux qui ont commis des violences. » (Valls)

Manuel Valls, a effectué une visite surprise, lundi 22 juillet, à Trappes (région parisienne), après une nuit marquée par de plus faibles incidents que lors des soirées précédentes. « Le calme est en train de revenir grâce à l’engagement des forces de l’ordre », a déclaré le ministre de l’intérieur. Il a rappelé qu’il trouvait « inacceptable » et « intolérable » les violences à l’égard des forces de l’ordre. « Il y a des gens qui n’ont pas accepté le contrôle d’identité, qui n’ont pas accepté le rôle de la police », a-t-il condamné, avant de rappeler que ces actes n’étaient perpétrés que par une « minorité de voyous », « deux cents seulement ».
Manuel Valls a appelé à l’apaisement et a à nouveau mis en garde contre les amalgames. « On ne peut pas confondre l’immense majorité de nos compatriotes musulmans avec une minorité qui voudrait imposer une autre loi », a ajouté le ministre.


Manuel Valls interpellé par une habitante de… par ITELE

Des incidents de moindre intensité que les nuits passées ont encore touché Trappes et ses alentours dans la nuit de dimanche à lundi. Il a qualifié ces violences d’"émeutes" et les a jugées "inacceptables", tout en en relativisant l’ampleur.

Les "émeutiers" étaient "200 seulement, dans une ville qui compte 30.000 habitants", a-t-il souligné. "Il faut éviter tous les amalgames des quartiers populaires avec une minorité de voyous".

Vendredi soir, de 250 à 400 personnes selon des témoins avaient manifesté près du commissariat de Trappes pour protester contre le maintien en garde à vue d’un jeune homme interpellé la veille. Les manifestants ont jeté des pierres, brûlé des poubelles et détruit des abri-bus, et la police a répliqué avec des grenades de dispersion et des gaz lacrymogènes. Un adolescent de 14 ans a été grièvement blessé à l’œil.

Trappes est le théâtre de violences depuis l’arrestation polémique d’un homme dont la femme avait été contrôlée jeudi par les policiers parce qu’elle portait un voile intégral sur la voie publique, ce qui est interdit en France depuis 2011.

Comment le contrôle d’identité d’une femme intégralement voilée jeudi a-t-il dégénéré ? Selon Le Monde , Cassandra B. est une Martiniquaise de 20 ans convertie à l’islam, mariée à Mickaël K., d’origine russo-maghrébine. Selon ce dernier, poursuivi pour s’être opposé aux policiers lors de ce contrôle d’identité, sa femme a "toujours accepté" les "nombreux" contrôles d’identité qu’elle a subis. Selon lui, elle a toujours consenti à "montrer son visage aux policiers" et à "coopérer".

"Le soir des faits, elle n’a pas eu le temps de montrer son visage aux forces de l’ordre, compte tenu notamment du contexte dans lequel le contrôle s’est déroulé", poursuit Mickaël dans un communiqué, sans donner plus de détails.

Que disent les autorités ?

Selon le procureur de la République de Versailles, Vincent Lesclous, le mari de Cassandra s’est violemment opposé au contrôle de sa femme dans le quartier des Merisiers. Selon des policiers, il aurait tenté d’étrangler l’un d’entre eux par derrière, après lui avoir donné un coup de poing. Le policier en question présente des marques d’étranglement au cou et une trace de coup au niveau d’une pommette.

Placé en garde à vue puis déféré devant le parquet de Versailles, Mickaël K. a été remis en liberté samedi et placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé en septembre. Selon son avocat, maître Ference, son client est un "homme calme et non violent", "inconnu des services de police".

Aucune autre loi ne s’impose

Aucune autre loi ne s’impose, "ni celle des voyous, ni celle des réseaux de drogue, mais encore moins celle des courants religieux quels qu’ils soient, fondamentalistes", a averti Manuel Valls.

"Moi, je ne suis pas là pour stigmatiser, je ne suis pas là pour créer des problèmes (…). Il est là le changement, a-t-il lancé, faisant référence au slogan de François Hollande lors de la campagne présidentielle. Nous ne sommes pas en train de désigner des groupes, ou monter les communautarismes."

Le ministre de l’Intérieur, également chargé des cultes, qui a multiplié les visites dans les mosquées depuis le début du ramadan le 10 juillet, a aussi souligné lundi que l’on ne pouvait "confondre l’immense majorité de nos compatriotes musulmans (…) avec une minorité agissante, dangereuse, qui voudrait imposer une autre loi que celle de la République".

Répondant aux accusations de laxisme, Manuel Valls a déclaré : "Ici, aucune culture de l’excuse, aucune excuse vis-à-vis de ceux qui ont commis ces violences."

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