Tête décapitée d’un soldat syrien: Kerry en a « l’estomac retourné »

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, s’est dit mardi ulcéré par une photo d’un garçon de sept ans portant la tête décapitée d’un soldat syrien, un document diffusé sur Twitter par son père, un Australien parti combattre en Syrie.

"Cette image, peut-être même cette photo icone, est vraiment la photographie la plus grotesque qui ait jamais été montrée, à en avoir l’estomac retourné", a déclaré M. Kerry lors d’une conférence de presse à Sydney.

Khaled Sharrouf, un Australien parti l’an dernier pour mener le jihad aux côtés de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), a publié sur son compte Twitter une photo sur laquelle son fils de 7 ans, casquette de baseball sur le chef, exhibe la tête d’un soldat décapité à Raqa, dans la vallée de l’Euphrate, bastion des insurgés islamistes.

L’homme a légendé la photo: "Ca, c’est mon garçon".

L’affaire, révélée lundi par la presse australienne, suscite un grand émoi dans le pays.

Une autre photo publiée par The Australian montre Sharrouf en tenue de combat posant avec trois jeunes garçons en armes, devant un drapeau de l’EIIL, dont les agences de renseignement pensent qu’il s’agit de ses fils.

M. Kerry s’est insurgé contre "cet enfant de sept ans tenant une tête décapitée, avec fierté et l’encouragement de ses parents, de ses frères là-bas".

"C’est totalement scandaleux et révélateur (du fait) que l’EIIL dépasse toutes les bornes des groupes terroristes, à tel point qu’Al-Qaïda les a écartés", a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Le réseau Al-Qaïda avait exclu l’EIIL pour sa brutalité, adoubant les jihadistes du Front al-Nosra comme sa filiale en Syrie.

La ministre des Affaires étrangères australienne Julie Bishop a dénoncé au côté de John Kerry l’"idéologie barbare" des combattants jihadistes.

En déplacement aux Pays-Bas, le Premier ministre australien Tony Abbott avait déjà fustigé lundi les actes "barbares" d’un "groupe terroriste" qui cherche à créer un "Etat terroriste". En visite à Sydney avec John Kerry, le chef du Pentagone Chuck Hagel avait dénoncé "une menace contre le monde civilisé".

Les deux gouvernements ont ainsi annoncé qu’ils allaient porter devant les Nations unies le dossier des combattants jihadistes étrangers partis en Syrie et qui reviennent dans leurs pays.

"Il y un nombre d’Etats dans le monde qui font état d’incidents par leurs ressortissants devenus des combattants extrémistes", a mis en garde Mme Bishop.

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