Terrorisme: le gouvernement français sera impitoyable face à ceux qui voient dans les musulmans le coupable idéal (Valls)

Le gouvernement français sera impitoyable face à ceux qui voient dans les musulmans le coupable idéal des actes terroristes, a affirmé, le Premier ministre Manuel Valls, insistant sur le refus de la haine.

"Nous serons impitoyables face à ceux qui cherchent des boucs émissaires et voient dans les musulmans le coupable idéal. Nous avons, vis-à-vis de tous nos concitoyens, le même devoir de protection", a-t-il dit dans un entretien publié vendredi par le quotidien Le Monde.

En égorgeant un prêtre lors de l’attentat contre une église près de Rouen (nord-ouest), les terroristes ont comme objectif une guerre de religion, a souligné le chef de l’exécutif français, expliquant que "notre réponse doit être le refus de la haine et beaucoup plus de civilisation".

Le peuple français a fait preuve jusque-là d’une grande hauteur de vue, saluée partout dans le monde, a ajouté M. Valls, appelant tous les responsables politiques d’en faire autant.

Il a sur un autre registre appelé à une remise à plat et inventer une nouvelle relation avec l’islam de France, se disant "favorable à ce que, pour une période à déterminer, il ne puisse plus y avoir de financement de l’étranger pour la construction des mosquées".

"Il faut être intraitable avec les mises en cause de la laïcité, les idéologues intégristes, et tous ceux qui, sous couvert d’un discours fondamentaliste, préparent les esprits à la violence", a-t-il fait valoir, insistant que le salafisme n’a pas sa place en France.

"Il appartient donc à l’islam de France de réagir. Tous les citoyens ont un rôle à jouer et les musulmans, aussi bien sûr, dans la lutte contre la radicalisation", a relevé M. Valls.

La lutte contre la radicalisation sera l’affaire d’une génération, a-t-il fait savoir, notant qu’il faut d’abord mieux connaître le phénomène, avant de développer la prévention, avec l’accroissement du nombre de personnes prises en charge, et mettre en réseau tous les acteurs : l’Etat, les collectivités locales, l’éducation nationale, les familles, le milieu carcéral, les entreprises privées mais aussi les structures de santé mentale qui devront opérer une révolution sur ces sujets.

"Il y a aussi la mise en œuvre des programmes de déradicalisation avec les centres de rétention et de citoyenneté dont le premier ouvrira au 1er septembre", a poursuivi le Premier ministre français, qui appelle à bâtir un puissant contre-discours qui ne doit pas être que le travail de l’Etat, mais de toute la société civile.

La guerre contre le terrorisme, qui ne concerne pas que la France, va être longue, a indiqué M. Valls, estimant que "nous allons connaître d’autres attentats. Mais nous allons la remporter".

La France a une stratégie pour gagner cette guerre et lutter contre cet ennemi qu’est le totalitarisme islamique, a-t-il assuré.

"Parce que la guerre sera longue et complexe, les Français doivent rejeter les solutions démagogiques qui font croire que nous pouvons en terminer en quelques mois", a insisté M. Valls.

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