Tariq Ramadan répond à Alain Juppé sur sa venue à Bordeaux

Dans une vidéo postée sur son compte Facebook vendredi 25 mars, Tariq Ramadan a répondu au maire de Bordeaux, Alain Juppé, qui estimait le même jour que l’islamologue n’était "pas le bienvenu à Bordeaux". Tariq Ramadan doit y participer, ce samedi soir, à une conférence sur le "vivre ensemble" en compagnie du sociologue de gauche Edgar Morin.

"C’est tout à fait décevant", regrette l’islamologue dans cette vidéo, dans laquelle il dénonce une "volonté de (le) faire taire" et une "diabolisation de la personne". "La France est sous occupation, on n’y réfléchit plus librement, on doit être dans une sorte de moule, il n’y a plus d’esprit critique (…) les vraies questions ne sont pas posées", regrette le théologien suisse, pour qui la France est "le seul pays au monde dans lequel (il) ne (peut) pas (s)’exprimer de cette façon-là".

"C’est la politique sociale le problème", regrette Tariq Ramadan, qui met en cause l’action d’Alain Juppé lorsqu’il était ministre (de l’Écologie, de la Défense puis des Affaires étrangères et européennes) sous Nicolas Sarkozy. "Je vous enverrai, à la mairie de Bordeaux, un ou deux de mes livres pour que vous puissiez lire dans le secret, loin de ce terrorisme intellectuel auquel on assiste aujourd’hui en France", promet-il.

La justice saisie pour annuler l’une de ses conférences à Nice

Tout en rappelant qu’il n’était pas en mesure d’interdire la conférence de l’islamologue, Alain Juppé avait estimé vendredi que les propos de Tariq Ramadan étaient "ambigus" "sur un certain nombre de sujets fondamentaux, sur la laïcité, sur les hommes et les femmes et l’égalité". "Je n’ai pas entendu dans sa bouche une condamnation claire, nette et forte des auteurs des attentats qui se succèdent hélas", avait ajouté Alain Juppé devant des journalistes.

Dans une tribune publiée sur le HuffPost, son adjointe à la mairie de Bordeaux, Virgine Calmels, demandait elle aussi à Tariq Ramadan de "renoncer" à son "appétit médiatique". "Nous n’avons pas besoin aujourd’hui de vos paroles de victimisation, de vos éclats qui ne visent qu’à déchirer le tissu de la concorde républicaine, à monter les citoyens les uns contre les autres, à attiser les ressentiments", concluait-elle.

Une semaine plus tôt, un conseiller municipal Front national de Nice avait saisi la justice pour faire interdire une conférence que devait animer le théologien. "Tariq Ramadan a fait des conférences ailleurs dans notre pays et cela n’a pas causé de troubles majeurs à l’ordre public", avait répondu la préfecture. Le juge des référés avait finalement rejeté la requête de l’élu FN, comme l’explique Nice Matin.

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