Tariq Ramadan demande « d’unir la France » et non de « la diviser »

L’intellectuel musulman suisse s’est exprimé au Bourget ce samedi…

L’intellectuel musulman suisse Tariq Ramadan a demandé samedi «d’unir la France» et non de «la diviser» lors de la 29e Rencontre annuelle de l’UOIF au Bourget alors que la France a regretté sa venue. De source policière, «aucun incident notable» n’a émaillé le rassemblement de l’Union des organisations islamiques de France au Parc des Expositions qui, selon un comptage policier, a réuni quelque 41.000 personnes dans la journée.

«Au lieu de parler de viande halal, de burqa, d’identité nationale et de diviser la France, il faut l’unir», a lancé Ramadan devant une salle comble, au 2ème jour de la Rencontre qui doit s’achever lundi en milieu de journée. «Il faut bien sûr condamner les meurtres de Montauban et de Toulouse, sans hésitation, mais ce que nous attendons d’un gouvernement ce n’est pas de faire de la surenchère», a-t-il ajouté.

Tariq Ramadan a tenu «à remercier les frères et les soeurs de l’UOIF d’avoir organisé cette rencontre, malgré les difficultés, les pressions, les accusations, d’avoir tenu bon, a-t-il martelé, dès l’introduction de son allocution sur le thème «foi, résistance, réforme et espérance».

«On a dit que je n’étais pas le bienvenu en France et finalement je suis présent sans doute parce que les papiers qui sont les miens l’ont permis», a-t-il insisté, indiquant qu’«a aucun moment, (il) ne confondrait le peuple français, les intellectuels, ses représentants religieux avec le positionnement de certains aujourd’hui à quelques semaines des élections», a-t-il poursuivi.

Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a assuré vendredi que les pouvoirs publics seraient «très attentifs» à ce rassemblement et veilleraient à ce qu’aucune femme intégralement voilée ne se trouve dans l’espace public. Le port du niqab est interdit en France depuis avril 2011.

Claude Guéant a répété qu’il regrettait la venue de l’intellectuel musulman suisse Tariq Ramadan, qu’il critique pour avoir défendu «un moratoire sur la lapidation des femmes» même si «lors de déplacements récents en France, il avait un discours très mesuré».

Mardi, le président Nicolas Sarkozy avait mis en garde l’UOIF contre les «porteurs d’appels à la violence, à la haine et à l’antisémitisme» qui pourraient s’exprimer lors de la Rencontre. Six orateurs ont ainsi été interdits, dont l’imam qatari d’origine égyptienne Youssef Qaradaoui, proche de l’émir du Qatar.

Le président de l’UOIF, Ahmed Jaballah, a affirmé, à l’ouverture du Rassemblement vendredi, que «les musulmans se sentent blessés, stigmatisés» par l’attitude du gouvernement, ajoutant que son organisation, qui compte plus de 200 associations, «n’a jamais donné une tribune à des prédicateurs tenant des discours de haine».

Une trentaine d’islamistes radicaux présumés ont été arrêtés -dont neuf ont été écroués- et six autres ont été expulsés depuis les attentats meurtriers de Toulouse et Montauban, perpétrés par Mohamed Merah, le «tueur au scooter» et qui ont fait sept victimes, trois militaires et quatre juifs, dont trois enfants.

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