Syrie : le président turc Erdogan se rendra à Moscou mardi

Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit se rendre mardi à Moscou pour y rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine, quelques jours après qu’un convoi militaire turc a été pris pour cible lors de raids aériens en Syrie, a annoncé vendredi la présidence.

M. Erdogan restera une journée dans la capitale russe, a précisé la présidence dans un communiqué.

Le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a confirmé aux agences russes la rencontre entre MM. Poutine et Erdogan le 27 août. Elle aura lieu dans le cadre du salon de l’aviation Maks, à une quarantaine de km de Moscou.

Cette visite surprise survient après des avancées sur le terrain des forces du président Bachar al-Assad, soutenues par la Russie depuis des mois, qui accentuent les tensions avec la Turquie dans le nord-ouest de la Syrie.

S’opposant à Bachar al-Assad, la Turquie soutient des groupes rebelles syriens et est intervenue militairement dans le conflit contre les Kurdes syriens et des jihadistes. Elle déploie depuis près de deux ans des forces dans les provinces d’Idleb et de Hama.

Mais la région d’Idleb était censée être protégée par un accord sur une "zone démilitarisée", dévoilé en septembre 2018 par la Turquie et la Russie pour séparer les zones gouvernementales des territoires jihadistes et insurgés.

Les autorités turques ont "vivement" condamné lundi l’attaque aérienne de leur convoi militaire qui se rendait dans la province d’Idleb, la considérant comme une violation de l’accord passé avec la Syrie.

Ankara a désigné les "forces du régimes" comme responsable de l’attaque, qui a selon le gouvernement turc tué trois civils. L’Observatoire syrien des droits de l’homme, une ONG établie en Grande-Bretagne, a déclaré que l’attaque avait été menée par les forces aériennes syriennes et russes et avait pour but d’entraver l’avance du convoi.

Selon le Kremlin, MM. Poutine et Erdogan ont convenu lors d’un appel téléphonique à l’initiative de la Turquie vendredi "de mettre en oeuvre des efforts mutuels" pour apaiser les tensions à Idleb et de "liquider la menace terroriste provenant de cette région".

Selon la présidence turque, M. Erdogan a déclaré à M. Poutine que les attaques à Idleb avaient "gravement" menacé la sécurité nationale turque et "mettent à mal les efforts faits pour calmer le conflit". "Les violations du cesser-le-feu par le régime à Idleb et ses attaques ont mené à une grave crise humanitaire", a-t-il ajouté.

Recep Tayyip Erdogan doit recevoir ses homologues russe et iranien pour un sommet sur la Syrie le 16 septembre à Ankara. L’Iran et la Russie sont alliées à M. al-Assad mais cherchent une résolution politique au conflit avec la Turquie.

Depuis la fin du mois d’avril, la Syrie et la Russie ont augmenté leurs bombardements sur la région d’Idleb, faisant plus de 860 morts parmi les civils.

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