Syrie: le chef de la diplomatie française Ayrault pas favorable à des sanctions contre la Russie

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault s’est dit mercredi à Rome peu favorable à des sanctions dans l’immédiat contre la Russie ou l’Iran, soutiens du régime syrien accusé de bombardements meurtriers sur la ville d’Alep.

"La priorité n’est pas de rentrer dans un cycle de sanctions pour les sanctions", a dit le ministre interrogé sur cette éventualité lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec ses homologues italien Paolo Gentiloni et allemand Frank-Walter Steinmeier."Notre priorité c’est l’arrêt des bombardements", a-t-il affirmé.

Qualifiant la situation en Syrie d’"intolérable" et de "tellement dramatique", M. Ayrault a assuré qu’il n’y avait pas de solution militaire en Syrie et que la reprise des négociations était la "seule sortie" à cette guerre qui dure depuis cinq ans.

Il est impératif d’obtenir un cessez-le-feu, l’arrêt des bombardements, "et nous ne nous lasserons pas de le dire et de convaincre la Russie", a-t-il ajouté. "il n’est jamais trop tard pour faire la paix", a-t-il encore dit.

"On avait parié sur la possibilité que la Russie exerce une influence positive" auprès de ses alliés, et "on doit prendre acte que cela n’a pas eu lieu", a déclaré de son côté le ministre italien, évoquant la volonté du président syrien de "détruire" une partie de la ville d’Alep pour la conquérir. C’est "inacceptable", a-t-il affirmé.

"Il s’agit de notre crédibilité morale, il faut mettre un terme à ces morts, non seulement à Alep, mais sur tout le territoire syrien", a affirmé pour sa part le ministre allemand.

Revenant sur les déclarations du président russe Vladimir Poutine accusant la France d’avoir "envenimé la situation" en Syrie avec son projet de résolution appelant à l’arrêt des bombardements, M. Ayrault a expliqué avoir discuté à Moscou avec son homologue russe de ce projet de texte "de façon sincère, sans arrière-pensée".

"J’ai proposé à Sergueï Lavrov de nous aider à négocier les conditions de ce cessez-le-feu", mais "à la fin, il y a eu un désacord et ce désacord portait essentiellement sur la question de l’arrêt des bombardements". Or, pour la France, il n’était pas question de présenter un texte n’incluant pas un cessez-le-feu, a expliqué le ministre français.

En dépit d’une série d’échecs pour mettre fin à la guerre en Syrie, des puissances mondiales et régionales se retrouvent ce week-end en Europe, sous les auspices des Etats-Unis et de la Russie, pour tenter d’imposer un énième cessez-le-feu.

Les diplomaties russe et américaine, qui ont officiellement "suspendu" le 3 octobre leur dialogue bilatéral sur la Syrie, ont annoncé mercredi deux réunions internationales: la première samedi à Lausanne et la seconde dimanche à Londres.

Les trois ministres des Affaires étrangères ont également évoqué la crise szq migrants, indiquant s’être mis d’accord pour débloquer un fonds d’aide de quelque 500 millions d’euros pour aider les pays du sud, notamment d’Afrique à mieux contrôler les flux migratoires.

(Avec AFP)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite