Syrie: la France se retirera militairement en cas de « solution politique » (Le Drian)

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré jeudi que la France se retirerait militairement de Syrie quand une "solution politique" sera trouvée.

"Nous sommes présents en Irak, nous sommes très modestement présents en Syrie en accompagnement des Américains", a-t-il dit sur la chaîne d’information CNEWS. La présence de forces spéciales françaises en Syrie n’est que rarement reconnue par les autorités françaises.

"Evidemment quand il y aura une solution politique nous nous retirerons", a-t-il ajouté sans plus de précisions.

Le chef de la diplomatie française s’est félicité de "l’inflexion" apparente du président américain Donald Trump qui, après avoir annoncé de façon intempestive en décembre le retrait des 2.000 soldats américains en Syrie, a temporisé en déclarant que ce retrait se ferait à un "rythme adapté".

"Aujourd’hui il annonce que le retrait se fera de manière plus lente (…) sans doute grâce aux pressions diverses qu’il a pu avoir, y compris de la France. Le président Macron s’en est entretenu avec lui à plusieurs reprises et il semble qu’il y ait une inflexion que je trouve positive", a déclaré Jean-Yves Le Drian.

Paris mobilise 1.200 militaires au profit de la coalition internationale antijihadiste via des opérations aériennes (5 à 10% des frappes), de l’artillerie, des forces spéciales en Syrie et des sessions de formation de l’armée irakienne.

Il paraît toutefois très difficile d’éradiquer pour de bon le groupe Etat islamique sur le terrain sans le concours des Etats-Unis, auteurs à seuls de près de 90% des frappes contre l’EI, admet le gouvernement français.

Le ministre a par ailleurs insisté jeudi sur la nécessité d’assurer "au niveau international la préservation de la sécurité des Kurdes" syriens, "nos meilleurs alliés" dans la lutte contre l’EI au Levant et qui seraient directement menacés par un retrait des forces américaines.

La France s’inquiète aussi du sort des jihadistes européens, notamment français, détenus par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie et dont elle souhaite le jugement sur place.

Les Kurdes syriens ont déjà averti qu’ils ne pourraient pas forcément garantir leur maintien en détention et leur jugement s’ils sont la cible d’une attaque turque. Damas est aussi susceptible de reprendre le contrôle des territoires sous administration kurde si les Américains s’en retirent.

"Dans le nord-est syrien, nous sommes toujours en guerre, même si le président Trump annonce que les forces américaines vont se retirer progressivement, et là il faudra aussi envisager les solutions de sérénité pour faire en sorte que ces personnes soient jugées", a relevé M. Le Drian sans plus de précisions.

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