Syrie: Washington pourrait révéler ses plans la semaine prochaine

Le principal élu démocrate à la commission du renseignement de la chambre des Représentants, Dutch Ruppersberger, a indiqué dimanche que la stratégie des Etats-Unis concernant l’Etat islamique en Syrie pourrait être précisée dès « la semaine prochaine ».

Interrogé sur CNN sur ce qu’il convient de faire en Syrie contre l’Etat islamique (EI), M. Ruppersberger a répondu: "Nous n’avons pas d’informations actuellement mais, avec un peu de chance, nous saurons autour de la semaine prochaine quels vont être les plans".

Le président Barack Obama s’est placé dans l’embarras jeudi en déclarant: "Nous n’avons pas encore de stratégie", alors que les commentateurs attendaient plutôt l’annonce d’imminentes attaques sur l’EI en Syrie, comme c’est le cas depuis le 8 août en Irak.

La sénatrice démocrate Dianne Feinstein, chef de la commission du renseignement au Sénat, a relevé sur NBC dimanche que M. Obama "est très prudent. Peut-être un peu trop dans ce cas-là".

"Beaucoup (d’informations) sont classifiées. Vous ne dites pas à l’ennemi que vous allez venir l’attaquer", a commenté de son côté M. Ruppersberger, numéro deux de la commission du renseignement à la Chambre des Représentants.

"Nous devons obtenir les renseignements. Je pense que vous allez voir de l’action aux alentours de la semaine prochaine", a poursuivi l’élu du Maryland, soulignant qu’il fallait également agir en coopération avec les alliés des Etats-Unis (Royaume-Uni, Australie, France, Italie, etc), qui ont participé samedi au largage d’aide humanitaire à Amerli en Irak.

Cette ville chiite turcomane à 160 km au nord de Bagdad était assiégée par les rebelles jihadistes depuis le 18 juin, empêchant son approvisionnement en eau, en nourriture et en médicaments. L’armée irakienne, appuyée par des milliers de miliciens, a brisé le siège dimanche matin.

Le sénateur républicain John McCain a plaidé sur CBS pour l’envoi d’armes aux Peshmergas et aux rebelles syriens, et à des frappes aériennes en Irak et en Syrie.

"Nous affrontons l’organisation terroriste la plus vaste, la plus puissante et la plus riche de l’histoire et il va falloir des mesures très fortes pour la défaire", a-t-il souligné. "Nous devons vaincre l’EI, pas le contenir, pas l’arrêter, mais le vaincre car c’est une menace directe à terme pour les Etats-Unis".

M. Ruppersberger a par ailleurs considéré que la "menace la plus importante" pour les Etats-Unis provenait des Américains partis combattre en Syrie et des porteurs de passeports "qui peuvent venir dans le pays sans visa".

"Nous avons le cas de ce kamikaze américain qui a été radicalisé, qui est venu rendre visite à ses parents (aux Etats-Unis) avant de retourner sur place et de se suicider (dans un attentat). Ca pourrait arriver aux Etats-Unis", a-t-il prévenu, s’inquiétant également de l’utilisation "sophistiquée" des réseaux sociaux pour recruter de nouveaux candidats au jihad.

Un avis partagé par le président de la commission du renseignement, le républicain Mike Rogers.

Estimant que "des centaines" d’Américains sont partis combattre pour l’EI en Irak et en Syrie, M. Rogers s’est dit "très inquiet" car "nous ne connaissons pas tous les Américains qui sont partis, se sont entraînés et ont appris à combattre".

"Et nous ne sommes pas sûrs que les Britanniques aient une bonne approche de tout cela, ils pensent qu’il y en a 500 au Royaume-Uni. Il y en a plusieurs centaines au Canada", a poursuivi l’élu républicain. "Ils ont des passeports qui leur permettent de circuler librement aux Etats-Unis".

"C’est une menace importante. C’est une menace extrêmement importante", a-t-il estimé.

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