Syrie : Paris pas favorable à « toute intervention à caractère militaire extérieure »

Syrie : Paris pas favorable à
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a mis en garde lundi à Bordeaux contre "toute intervention à caractère militaire extérieure", après la proposition de la Ligue arabe de déployer une force conjointe ONU-Arabes en Syrie.

Interrogé lors d’un point-presse sur la possibilité que la France envoie des Casques bleus en Syrie, M. Juppé a répondu: "Nous pensons qu’aujourd’hui toute intervention à caractère militaire extérieure ne ferait qu’aggraver la situation, d’autant qu’il n’y aura pas de décision du Conseil de sécurité, qui est la seule instance à même d’autoriser une intervention militaire".

La Ligue arabe a annoncé dimanche qu’elle allait "demander au Conseil de sécurité (de l’ONU) d’adopter une résolution pour la formation d’une force de maintien de la paix arabo-onusienne conjointe pour superviser l’application du cessez-le-feu".

Le chef de la diplomatie française a assuré que la France soutiendra l’initiative de la Ligue arabe de "recourir à l’Assemblée générale pour obtenir une condamnation enfin des Nations unies". "Nous soutiendrons cette initiative, nous sommes en train d’y travailler à New York", a-t-il déclaré.

M. Juppé a également affirmé le soutien de la France à la décision de la Ligue arabe "de réunir (…) un groupe des amis de la Syrie (…) pour mettre la pression sur ceux qui bloquent au conseil de sécurité et pour mettre la pression sur le régime qui décidément doit partir après les massacres qui se succèdent à Homs et dans d’autres villes de Syrie".

La France "participera pleinement" à cette réunion qui se tiendra à Tunis le 24 février, a-t-il assuré.

Américains et Européens ne souhaitent pas être attirés dans une opération au sol, craignant que, compte tenu de la situation de la Syrie sur des "lignes de faille" religieuses, ethniques et politiques au coeur du Proche-Orient, une option militaire ne s’avère plus risquée et complexe que le soutien aérien apporté aux insurgés de Libye l’an dernier.

Sur le terrain, les bombardements des forces syriennes à Homs, troisième ville de Syrie, ont repris après une accalmie en début de week-end. Des obus de mortier et de chars se sont abattus sur le quartier de Bab Amro, dans la partie sud de la ville, mais aussi à Al Waer dans la partie ouest. Les communications ayant été coupées, aucun bilan n’a été avancé par les activiste.

Selon des opposants, 23 personnes ont été tuées dimanche, victimes qui s’ajoutent aux quelque 300 personnes tuées à Homs depuis le commencement des bombardements le 3 février.

L’Armée syrienne libre, dont les rangs sont gonflés par les défections de l’armée loyaliste, a transformé le mouvement de contestation né en mars en insurrection armée.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, organisation d’opposition basée en Grande-Bretagne, les bombardements ont également repris dans la ville de Rastan, dans la province de Homs.

L’armée syrienne a lancé plusieurs attaques à Rastan lundi à l’aube à partir de l’entrée sud. Les insurgés ont détruit un véhicule blindé et tué trois soldats, selon l’Observatoire.

Dans la ville de Hama, à 50 km au nord de Homs, les forces gouvernementales appuyées par des chars et des véhicules blindés ont tué un homme dimanche.

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