Syrie: Hollande craint une « recrudescence du terrorisme » en cas d’offensive turque

L’ex-président français François Hollande a rappelé dimanche le « lourd sacrifice » des Kurdes dans la lutte antijihadiste en Syrie et mis en garde contre une « recrudescence du terrorisme » s’ils sont la cible d’une nouvelle offensive turque.

Les Kurdes ont joué un "rôle majeur" dans le combat contre le groupe Etat islamique (EI) "avec le soutien de la coalition (internationale) et donc de la France", a-t-il dit dans un communiqué diffusé à l’issue d’une rencontre avec Khaled Issa, le représentant en France du Rojava, la fédération autonome dirigée par les Kurdes en Syrie.

"La contribution des Kurdes de Syrie à la lutte contre le terrorisme a été payée par de lourds sacrifices humains", a souligné François Hollande.

L’ex-président, qui avait engagé l’armée française contre l’EI, a exprimé sa crainte d’un "embrasement du conflit" suite à la décision unilatérale de Donald Trump de retirer les 2.000 soldats américains stationnés en Syrie et à la menace d’une nouvelle intervention turque dans les territoires sous contrôle kurde.

"Ces menaces, si elles étaient suivies d’effet, auraient des conséquences dramatiques sur la population, mettraient en cause un allié de la France dans la lutte contre Daech et engendreraient une recrudescence du terrorisme au-delà même de la Syrie", souligne le communiqué.

Les Kurdes ont laissé entendre que la lutte contre l’EI, retranché dans d’ultimes réduits, pâtirait d’une attaque turque car ils seraient alors contraints de se désengager des opérations antijadistes pour se défendre.

Le président Emmanuel Macron, qui a succédé à François Hollande en 2017, a affirmé "regretter profondément" la décision américaine, estimant qu’un allié "se doit d’être fiable".

La France a aussi affirmé qu’elle restait engagée dans la coalition anti-EI en dépit du retrait annoncé des troupes américaines de Syrie.

Outre un appui aérien et d’artillerie, la France a déployé des forces spéciales au nord-est de la Syrie, dont le nombre n’a pas été rendu public.

La Turquie a mis en garde Paris pour son soutien à la milice kurde des YPG en Syrie, considérée comme "terroriste" par Ankara pour ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla sanglante sur le territoire turc depuis 1984.

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