Sur TF1, Macron monte en première ligne face aux contestations

Emmanuel Macron va tenter d’apaiser les inquiétudes des Français, notamment des retraités et des ruraux, jeudi à 13H00 sur TF1 et LCI, sa troisième interview télévisée depuis son élection il y a près d’un an.

Le chef de l’Etat est arrivé à 12H15 à Berd’huis (Orne), le petit village à 150 km de Paris dans lequel le JT a été délocalisé pour l’occasion.

Plus d’une centaine d’habitants lui ont réservé un accueil chaleureux à son arrivée à l’école primaire où l’entretien se déroulera dans la salle de CM2, l’une de ses huit classes, a constaté une journaliste de l’AFP.

Quelque dizaines de manifestants, dont des cheminots et des agriculteurs, étaient maintenus à distance du village, dont les accès étaient strictement limités.

Le JT va durer environ une heure durant laquelle Jean-Pierre Pernaut devrait interroger le président sur les grands sujets d’actualité, dont l’évacuation des zadistes de Notre-Dame-des-Landes qui se poursuit jeudi.

Le projet de loi Asile et immigration, qui divise le parti présidentiel, pourrait également s’inviter dans le débat, ainsi que plusieurs autres sujets de la vie quotidienne, en tête la hausse de la CSG qui frappe les retraités, la limitation de vitesse à 80 k/heure et la réforme de l’accès à l’université, qui demande aux facs de trier les dossiers des lycéens et provoque des blocages dans plusieurs facs.

Au plan international, Emmanuel Macron devrait s’expliquer sur ses intentions en Syrie, où l’utilisation d’armes chimiques pourrait déclencher des frappes, en coordination avc les Etats-Unis.

Cet entretien est le premier volet d’une offensive médiatique destinée à marquer le premier anniversaire de la présidentielle. Il sera suivie d’une seconde interview dimanche soir de deux heures avec Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, sur BFMTV, RMC et le site Mediapart.

L’interview de l’Orne est "une séquence originale, un peu atypique" médiatiquement pour "parler à des spectateurs peut-être pas traditionnellement devant les grand’messes" télévisées habituelles a fait valoir le député LREM Hugues Renson.

L’objectif est de "redonner le sens, de mieux expliquer que la politique de transformation du pays permet de réparer la France mais aussi de s’occuper de l’égalité des territoires", a ajouté le député de Paris, selon qui la "deuxième séquence, dimanche, pourrait permettre d’aborder d’autres sujets, peut-être plus sur la conception de la République, sur la politique économique ou l’international".

"En matière de pédagogie nous n’en faisons jamais assez", a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe en début de semaine.

"Choix du président"

Pour cela, le choix du JT de TF1 n’est pas un hasard. Suivi par 5,3 millions de téléspectateurs en moyenne, c’est le plus regardé par les retraités, les employés et les habitants des campagnes.

"C’était une demande du président de venir en milieu rural", a expliqué la préfète de l’Orne, Chantal Castelnot. L’école de Berd’huis a ensuite été choisie car "elle est très dynamique avec une équipe très motivée", notamment avec l’introduction du numérique.

Margaux, une retraitée attendant l’arrivée du président depuis 09H30 derrière les barrières, a indiqué attendre des réponses sur la hausse de la CSG. "J’ai compté: j’ai perdu 35 euros par mois, soit 420 euros par an. Je dois faire attention à tout et, pour moi, ça veut dire un voyage par an".

Selon un récent sondage de l’institut Elabe, la cote de confiance d’Emmanuel Macron recule à la fois dans les classes populaires, à 27 %, et dans les classes moyennes (-6 points à 41 %), alors qu’elle progresse chez les cadres, à 65 %.

"La mémorisation des réformes, pour un président qui a fait du réformisme son marqueur principal, sera essentielle le moment venu. Or, pour le moment, elle est relativement faible pour cause de multiplication des fronts, et d’extrême complexité des réformes menées", fait auss remarquer Chloé Morin, directrice de l’opinion à la fondation Jean-Jaurès.

Préférant les longs discours ou les échanges directs avec la population, Emmanuel Macron n’a donné jusqu’ici que deux entretiens à des chaînes françaises (TF1 en octobre, France 2 en décembre).

Après cette offensive médiatique, il sera deux jours la semaine prochaine dans les Vosges, un département très rural.

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