Soyouz : retour vers la terre de Pesquet et Novitski

Après plus de 200 jours dans l’espace, le spationaute français Thomas Pesquet et le cosmonaute russe Oleg Novitski ont entamé vendredi à bord d’un vaisseau Soyouz leur voyage de retour sur Terre, attendu à 14H10 GMT (16H10 heure de Paris).

A 13H17 GMT (15H17 heure de Paris), les deux astronautes ont procédé au désorbitation de leur vaisseau Soyouz. "Après avoir éteint le moteur, ce qui a permis de freiner (le Soyouz), le vaisseau a poursuivi sa descente" vers la Terre, a déclaré à l’AFP le Centre russe de contrôle des vols spatiaux (TsUP).

"L’impulsion de freinage a eu lieu, le moteur a fonctionné normalement", a confirmé l’ancienne spationaute Claudie Haigneré, qui commentait pour le CNES, l’agence spatiale française, le retour sur Terre de ses collègues.

Le vaisseau Soyouz MS-03 s’est ensuite séparé en trois parties. Le module orbital et le module de service, devenus inutiles, se sont alors éloignés du vaisseau embarquant les deux astronautes et vont brûler en entrant dans l’atmosphère.

Le module de descente, qui abrite les deux astronautes, va lui aussi affronter des températures allant jusqu’à 1600°C en raison du frottement de l’atmosphère sur le bouclier thermique.

A une dizaine de kilomètres d’altitude, les parachutes se déploieront, freinant encore le Soyouz. A moins d’un mètre du sol, des rétrofusées s’allumeront, pour ralentir davantage la vitesse du module.

La capsule touchera le sol à une vitesse d’environ 5km/h, alors que la vitesse de départ était de 28.000km/h. Lorsqu’elle aura touché le sol, les équipes de récupération et de secours fonceront vers le point d’atterrissage.

Thomas Pesquet et Oleg Novitski doivent atterrir à 14H10 GMT (16H10 heure de Paris) dans les steppes du Kazakhstan, une descente réalisée en 3H20 alors qu’il leur avait fallu deux jours pour rejoindre l’ISS.

A 10H47 GMT (12H47 heure de Paris), le vaisseau Soyouz s’était désamarré "à l’heure prévue" de la Station spatiale internationale (ISS) où ils avaient pris place trois heures auparavant.

Avant cela, les deux astronautes avaient fait leurs adieux à leurs collègues restant sur l’ISS, notamment à l’Américaine Peggy Whitson, 57 ans, arrivée en même temps qu’eux à la Station.

L’ISS "va me manquer", a écrit sur Twitter Thomas Pesquet, parlant de "l’aventure la plus intense de (sa) vie".

"Ils vont bien sûr nous manquer, ce sont des astronautes exceptionnels", a déclaré Peggy Whitson, les larmes aux yeux, avant de passer le commandement de l’ISS à Fiodor Iourtchikhine.

Benjamin des astronautes européens, dixième Français à aller dans l’espace, Thomas Pesquet, 39 ans, effectuait son premier vol dans l’espace. Ingénieur aéronautique et pilote de ligne, il a mené au total 60 expériences scientifiques et réalisé deux sorties pour des opérations de maintenance de l’ISS.

"La mission de Thomas est un grand succès", a déclaré à l’AFP le responsable de la mission, Sébastien Barde, parlant d’un lien "magique avec cet astronaute".

"Non seulement le programme initial a été fait mais aussi le plan de réserve", a-t-il ajouté.

Thomas Pesquet "a permis au grand public de devenir acteur de la mission"a travaillé de façon remarquable", en communiquant sur les réseaux sociaux, assure de son côté Jean-Yves Le Gall, président du Cnes.

Le commandant de bord du Soyouz, Oleg Novitski, 45 ans, est pour sa part un ancien pilote de l’armée de l’air russe, père de deux petites filles. Il avait déjà passé cinq mois sur l’ISS en 2012 et 2013. Il a cette fois effectué une cinquantaine d’expériences scientifiques pour l’agence spatiale russe Roskosmos.

Le président français Emmanuel Macron, qui doit se rendre au CNES pour assister au retour sur Terre de Thomas Pesquet, s’entretiendra avec lui à sa sortie de la capsule, selon l’Elysée.

Quelques heures après, si son état de santé le permet, Thomas Pesquet s’envolera pour le Centre européen des astronautes à Cologne (Allemagne) tandis qu’Oleg Novitski rejoindra Moscou.

L’équipe médicale de l’ESA surveillera la réadaptation à la gravité du Français, qui sera également soumis à une batterie de tests et d’examens médicaux à visée scientifique.

Les vaisseaux russes Soyouz sont le seul moyen d’acheminer et de rapatrier les équipages de la station orbitale depuis l’arrêt des navettes américaines. Avant-poste et laboratoire orbital mis en orbite en 1998, l’ISS a coûté à ce jour quelque 100 milliards de dollars.

Avec AFP

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