Sommet Kim-Trump : un logiciel espion dans un mini-ventilateur ?

Des spécialistes du renseignement s’inquiètent des clés USB distribuées aux journalistes présents à Singapour, rapporte « Le Parisien ».

Prudence avec les cadeaux distribués à Singapour. Les journalistes présents pour couvrir la rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un ont reçu un sac de petits cadeaux de la part des autorités organisatrices. Ils ont pu y trouver un dépliant touristique sur Singapour, une bouteille d’eau, un éventail à l’effigie de Kim Jong-un et un mini-ventilateur électrique doté d’un port USB. Pratique, ont commenté certains journalistes sur Twitter, alors que la température à Singapour atteignait les 30 degrés pendant le sommet. Mais un de ces présents a alerté plusieurs spécialistes du renseignement, qui ont fait part de leurs craintes sur Twitter, explique Le Parisien

Parmi eux, Barton Gellman, journaliste américain aux trois prix Pulitzer et spécialiste des outils de surveillance, craint que ces clés USB ne contiennent de mini-logiciels espions. Il a rapidement alerté ses confrères sur le réseau social : « Ne le branchez pas. Ne le gardez pas. Jetez-le dans une poubelle publique ou envoyez-le à un chercheur en sécurité. Contactez n’importe quel département d’informatique et donnez-leur la clé pour un exercice universitaire. » Après son alerte, le journaliste tente de se montrer rassurant : « Peut-être que le ventilateur est juste un ventilateur. Mais cela pourrait être un mauvais pari, cependant. Je devrais probablement ajouter que si vous l’avez déjà branché, cela veut juste dire que vous êtes humain. Les créateurs de logiciels malveillants abusent de l’instinct de confiance. »

Le danger de ces clés USB fabriquées en Chine est, pour l’heure, hypothétique. Si Barton Gellman s’inquiète autant, ce n’est pas par simple théorie du complot mais parce que des allégations d’espionnage ont déjà été vérifiées par le passé, rappelle Le Parisien. En 2013, lors du G20 de Saint-Pétersbourg, en Russie, des clés USB avaient été distribuées aux différentes délégations étrangères. Les services secrets allemands avaient analysé ces « cadeaux » et avaient pu affirmer qu’elles contenaient des « chevaux de Troie », destinés à aspirer les données des appareils sur lesquels elles étaient branchées. Des allégations rejetées par la Russie, mais la clé USB est aujourd’hui un des principaux moyens d’espionnage industriel.

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