Six puissances mondiales face à l’Iran pour un nouveau round nucléaire

De hauts responsables d’Iran et de six puissances mondiales se retrouvent mardi à Mascate alors que les chances d’un accord nucléaire avant la date butoir du 24 novembre s’amenuisent.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et son homologue américain John Kerry ont cherché, pendant plus de dix heures, à rapprocher leurs positions, dimanche et lundi dans un grand hôtel de la capitale omanaise.

Cependant, aucune percée n’a été annoncée ni sur la capacité d’enrichissement de l’uranium par l’Iran, ni sur le calendrier de levée des sanctions internationales qui frappent la République islamique.

Selon le département d’Etat, les pourparlers ont été "durs, directs et sérieux", mais "il y a encore du temps" pour parvenir à un accord qui mettrait fin à dix ans de crise.

"On ne peut pas encore parler de progrès, mais nous sommes optimistes pour parvenir à un accord d’ici" le 24 novembre, a déclaré l’un des négociateurs iraniens, le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Les négociations se poursuivent mardi à Mascate, cette fois avec une réunion entre de hauts responsables politiques d’Iran et du groupe 5+1 (Royaume-Uni, Chine, France, Russie, États-Unis et Allemagne), avant une dernière ligne droite, à partir du 18 novembre à Vienne.

Les pourparlers sont dirigés par la représentante ad hoc de l’Union européenne Catherine Ashton.

La réunion Iran/Etats-Unis avait commencé dimanche sur un constat pessimiste du président américain Barack Obama: "Il y a encore un fossé important" à combler pour parvenir à un accord, afin "que les sanctions (contre l’Iran) soient progressivement levées et que nous ayons des assurances (…) qu’ils ne développent pas la bombe".

Le guide suprême Ali Khamenei, qui a la haute main sur ce dossier, lui a répondu lundi via Twitter en faisant part de "la détermination" de l’Iran "à clore le dossier nucléaire, malgré la volonté des ennemis (les Etats-Unis) de le prolonger". L’ayatollah a répété que l’Iran ne voulait "pas posséder d’armes nucléaires".

– Négociations après le 24 novembre ? –

Soupçonné de chercher à se doter de l’arme atomique, l’Iran affirme que son programme n’est destiné qu’à produire de l’électricité, ce qui nécessite un développement de ses capacités d’enrichissement d’uranium.

Les grandes puissances cherchent à s’assurer de l’aspect purement civil du programme, en échange d’une levée progressive des sanctions et d’inspections rigoureuses des sites nucléaires.

La principale divergence concerne le nombre de centrifugeuses que l’Iran serait autorisé à exploiter.

Mais la durée d’un règlement définitif entre l’Iran et le 5+1 fait également débat. L’Iran parle de cinq ans et l’Occident suggère au moins le double.

Abbas Araghchi a laissé entendre lundi que des négociations techniques pourraient se prolonger au-delà du 24 novembre en cas d’accord "au moins d’un niveau général".

En Iran comme aux Etats-Unis, des considérations de politique intérieure pèsent sur les négociations.

Aux Etats-Unis, le parti Républicain, déjà majoritaire à la chambre basse, vient de prendre le contrôle du Sénat. Certains de ses membres ont toujours émis des réserves sur les ouvertures de la Maison Blanche en direction de l’Iran et le Congrès pourrait décider de nouvelles sanctions contre Téhéran si les négociations n’avancent pas rapidement.

En Iran, M. Zarif et le président modéré Hassan Rohani sont sous la pression d’élus qui veulent qu’un accord final soit ratifié par le Parlement pour être valide. Dimanche, 200 députés iraniens ont signé une déclaration demandant que l’équipe de négociation de M. Zarif "défende vigoureusement" les droits du pays à un programme nucléaire et une "levée totale des sanctions".

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