Sécurisation des frontières : Hassad invite à dépasser les différends et à coordonner les efforts pour relever les défis sécuritaires,

Le ministre marocain de l’Intérieur, Mohamed Hassad a invité, jeudi à Rabat, les pays de l’Afrique du Nord et de l’espace sahélo-saharien à créer un mécanisme de concertation et d’échange d’informations, à mettre en place un système d’alerte précoce et à harmoniser leur arsenal juridique concernant le contrôle des frontières.

M. Hassad, qui intervenait à l’ouverture de la deuxième conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières, a également invité ces pays à mettre en œuvre les conventions et traités bilatéraux et multilatéraux en la matière et à abandonner toute politique basée sur des intérêts nationaux chauvinistes et étriqués en faveur d’une approche multilatérale qui encourage, outre la dimension sécuritaire, le respect des droits de l’Homme, la bonne gouvernance et le développement socio-économique.

Il a considéré que la lutte contre les menaces pesant sur les pays de la région constitue une priorité absolue, ce qui implique de dépasser les différends et de coordonner les efforts pour relever ces défis sécuritaires, soulignant que la sécurisation des frontières ne signifie pas nécessairement le repli sur soi mais faire en sorte que ces frontières soient, comme elles l’ont toujours été à travers l’histoire, un espace d’échange humains, commerciaux et culturels entre les peuples.

Tout système de contrôle des frontières qui n’autorise pas et n’encourage pas le flux des personnes et des biens, a-t-il noté, ne sera jamais à la hauteur des aspirations des peuples de la région, précisant que toute approche s’éloignant de ce cadre ne fera qu’encourager les activités illicites, d’où la nécessité d’accorder une attention particulière aux populations des régions frontalières dont les besoins ont un caractère particulier, selon lui.

Le ministre a mis l’accent sur les difficultés rencontrées par nombre de pays pour la sécurisation de leurs frontières, en raison d’un manque de moyens et de l’absence d’un arsenal juridique approprié, soulignant la nécessité d’apporter le soutien nécessaire à ces pays et de mettre à leur disposition les ressources financières et l’expertise dont ils ont besoin.

Dans ce cadre, il a rappelé la volonté maintes fois exprimée par le Maroc d’agir dans le cadre d’une coopération tripartite, comprenant les organisations internationales spécialisées, les regroupements régionaux et les partenaires traditionnels, en coordination avec les pays concernés, ajoutant que ces actions pratiques doivent être accompagnés d’un travail permanent visant à augmenter l’aide au développement humain et les activités génératrices de revenus pour les populations des régions frontalières.

Le Maroc, a-t-il dit, restera fidèle à ses engagements régionaux et internationaux et ne ménagera aucun effort pour contribuer de façon efficace et constructive à la réalisation de la sécurité régionale à travers la mobilisation des ressources humaines et financières à même d’assurer la sécurité des frontières et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.

Après avoir rappelé que la sécurité des frontières reste un défi qui se pose avec insistance aux pays de la région, au vu des changements profonds qui s’opèrent dans la région du Maghreb du Sahel, M. Hassad a affirmé que les groupes terroristes et les réseaux criminels exploitent la faiblesse de l’échange d’informations et de la coopération entre les pays pour faire des zones éloignées et hors du contrôle des bases arrières pour lancer leurs entreprises criminelles et destructrices.

En vue de lutter de manière efficace contre ces mouvements terroristes, il a plaidé pour des réponses partenariales à travers la coopération, l’échange d’informations et la coordination dans les domaines de la gestion des frontières sur la base du principe de la responsabilité partagée.

Cette conférence réunit les ministres des Affaires étrangères, des ministres en charge des questions sécuritaires dans les pays d’Afrique du Nord et de l’espace sahélo-saharien, ainsi que des représentants des partenaires régionaux et internationaux.

Y Participent également plusieurs organisations internationales et régionales, notamment l’ONU, l’UMA, la Ligue Arabe, l’Union Européenne, l’OTAN, la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), l’organisation de la coopération islamique (OCI), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye et le Chef de la Mission d’Appui des Nations Unies en Libye.

La conférence est également marquée par la participation d’experts de l’Organisation Mondiale des Douanes, de l’Organisation Internationale pour les Migrations, de la Direction Exécutive du Comité contre le Terrorisme, de l’Organisation Internationale de Police (Interpol), de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime organisé, du Bureau des Affaires de Désarmement des Nations Unies et de l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures (Frontex).

Cette réunion, qui s’inscrit dans le cadre du suivi des travaux du premier congrès ministériel régional sur la sécurité des frontières, vise en particulier à renforcer le contrôle et la sécurisation des frontières dans la région d’Afrique du nord et dans l’espace sahélo-saharien, et à consolider le dialogue et la concertation entre les pays de la région et leurs partenaires internationaux et développer la coopération opérationnelle dans le domaine sécuritaire de la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée, y compris le trafic d’armes et des drogues ainsi que la migration illégale.

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