Sécu : le rapporteur du budget attend « un gros engagement » pour l’hôpital

A quelques heures de l’examen dans l’hémicycle du projet de budget 2020 de la Sécurité sociale, le député LREM Olivier Véran, rapporteur du texte, a souhaité mardi "un gros engagement de la ministre" Agnès Buzyn en faveur de l’hôpital.

"Il faut redonner des marges à l’hôpital", a-t-il affirmé lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis).

Le projet de loi prévoit une hausse des dépenses hospitalières de 2,1% l’an prochain et "ce n’est pas un objectif qui doit faire rougir", notamment parce qu’il "garantit aux établissements des hausses de tarifs pour la deuxième année consécutive", a-t-il rappelé.

Mais la grève des urgences débutée il y a sept mois ne faiblit pas (267 services mobilisés mi-octobre selon les organisateurs) et menace de s’étendre à tout l’hôpital public, avec en point de mire une "grande manifestation" prévue à Paris le 14 novembre.

Au sein de la majorité parlementaire, "il y a une sensibilité sur cette question", a souligné M. Véran, redoutant la réaction de son groupe "si le gouvernement n’apporte pas de réponse en séance".

"Si ce n’est pas prêt maintenant, il faudrait au moins que ce soit présenté comme imminent", a-t-il ajouté.

A ce stade, l’exécutif prépare seulement un amendement pour permettre au Parlement de voter un objectif de dépenses de santé "sur trois ans", ce qui serait "une bonne mesure", a indiqué le rapporteur du budget de la Sécu.

Une rallonge pour l’hôpital gommerait aussi la mauvaise impression créée par la non-compensation financière de certaines mesures "gilets jaunes" (CSG, heures supplémentaires) que l’Etat entend faire payer à la Sécu.

"Les deux sujets ne sont pas liés, mais il y a une confusion très forte. Les gens retiennent que l’Etat pique de l’argent à la Sécu au moment où la Sécu a besoin d’argent", a-t-il expliqué.

La réunion hebdomadaire du groupe LREM mardi, en présence de la ministre de la Santé était "houleuse", selon une source parlementaire, avec des députés à l’offensive en défense des urgences.

Le groupe MoDem a fait savoir de son côté qu’il voterait l’article prévoyant la non-compensation, parce qu’il est "soucieux des finances publiques" et parce qu’il veut "aussi que soient pris des engagements forts" notamment sur l’hôpital et sur les aidants, a expliqué lors d’un point presse la députée Nathalie Elimas.

Pour l’hôpital, le groupe centriste pense notamment au personnel soignant "dont la rémunération doit être revue, dont les conditions de travail doivent être revues".

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