Sebbar à Alger: Les recommandations du CNDH sur la migration « en voie d’activation »

Les mesures recommandées par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) en matière de protection des migrants et des réfugiés au Maroc sont « en voie d’activation », a affirmé, mardi à Alger, le secrétaire général du conseil, Mohamed Sebbar.

S’exprimant dans le cadre d’une conférence internationale sur "La gestion des flux migratoires mixtes", M. Sebbar a relevé que l’application de ces recommandations est devenue effective dès leur présentation début septembre et la publication d’un communiqué du cabinet royal dans lequel le Souverain a pris note des recommandations pertinentes du CNDH et appelé à une approche globale et humaniste, conformément au droit international, dans le cadre d’une coopération multilatérale rénovée.

M. Sebbar a également rappelé la réunion présidée par le Souverain et à laquelle ont assisté le chef du gouvernement et plusieurs ministres, consacrée à la problématique de l’immigration dans la perspective d’établir une nouvelle politique migratoire globale.

Dans son intervention, M. Sebbar a fait une synthèse du rapport 2013 du CNDH intitulé "Etrangers et droits de l’Homme au Maroc: pour une politique d’asile et d’immigration radicalement nouvelle".

Parmi les mesures opérationnelles prévues, M. Sebbar a mentionné l’ouverture à Rabat d’un Bureau des réfugiés et des apatrides, relevant du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, ainsi que la publication par le ministère de l’éducation nationale d’une circulaire dans laquelle il fait part de son engagement à faciliter, sur recommandations du CNDH, l’accès des enfants des réfugiés à l’école publique.

Ces recommandations préconisent la mise en œuvre d’une véritable politique publique protectrice des droits, basée sur la coopération internationale et associant la société civile.

Le CNDH recommande, à cet effet, que cette politique intègre quatre grandes composantes concernant la situation des réfugiés et des demandeurs d’asile, les étrangers en situation administrative irrégulière, la lutte contre la traite des personnes et les étrangers en situation régulière.

M. Sebbar a, d’autre part, attribué les flux des migrants vers le Maroc à plusieurs facteurs, notamment la régression du niveau du développement humain dans les pays subsahariens, les crises politiques et sécuritaires dans d’autres, ainsi que les effets de la crise économique en Europe.

Les flux vers le Maroc de populations venues de très loin (Chinois, Philippins, voire Népalais comme l’ont révélé quelques interpellations) attestent de l’insertion incontestable du Maroc dans la mondialisation des mobilités humaines, a ajouté M. Sebbar.

Cette conférence de deux jours est co-organisée par la Commission consultative algérienne de promotion et de protection des droits de l’Homme, le Centre italien des réfugiés, l’Union des juristes italiens pour la défense des droits de l’Homme, le Centre international de développement des politiques migratoires et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme.

La rencontre vise à formuler des solutions efficaces et durables pour relever le défi de la gestion des flux migratoires mixtes à travers l’adoption d’une approche collective, globale et équilibrée.

La rencontre offre une plateforme d’échange d’expériences à travers des ateliers en particulier sur les procédures d’accueil et d’assistance, la protection internationale et la législation relative à l’asile, le retour aux pays d’origine, et la mise en œuvre de l’approche régionale dans le traitement des flux migratoires.

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