Sarkozy veut « remettre les frontières au coeur du débat politique »

En meeting à Toulouse à une semaine du second tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a martelé dimanche à plusieurs reprises qu’il voulait "remettre les frontières au coeur du débat politique" pour que "l’Europe s’affirme, que la France agisse et qu’elle puisse peser dans les affaires du monde".

Le 6 mai prochain, "la France n’a pas le droit à l’erreur, parce que l’erreur se paiera pendant des décennies", a-t-il averti en jugeant qu’elle "ne peut dilapider vingt siècles de travail, d’efforts, de civilisation, l’héritage de la chrétienté, des Lumières, de la Révolution et de la Résistance".

Après avoir exhorté "le peuple de France" à se souvenir de la civilisation dont il est l’héritier, le président-candidat a longuement défendu la nation française. Devant plus de 10.000 personnes réunies au Parc des expositions, selon les organisateurs, il s’en est pris à "une partie des élites" et au système médiatique qui ont confondu le sentiment national, "qui est hautement respectable, avec le nationalisme, qui est une idéologie profondément dangereuse".

Mais, a-t-il poursuivi, "quand on nie l’importance de la nation, on ouvra la porte à la loi des communautés et à la loi des tribus". "Je ne me résignerai jamais à l’aplatissement du monde, une seule langue, une seule culture (…) Je n’accepterai pas qu’il n’y ait plus aucune différence entre être français et ne pas l’être. Nous ne sommes pas supérieurs aux autres mais nous sommes différents des autres et nous voulons qu’on respecte notre différence".

«Comment la France pourrait elle protéger notre mode de vie si plus personne ne sait ce qu’est être Français au XXIe siècle?», feint-il de s’interroger. Avant de menacer,: «Faites sauter les frontières et vous verrez les tribus et les communautés imposer à leurs membres des comportements dont nous ne voulons pas dans la République.»

Appelant à nouveau l’Europe à "protéger les peuples européens et la civilisation européenne", il a averti que si elle "ne le fait pas, dans les cinq années qui viennent, la France le fera pour elle-même unilatéralement".

Le président-candidat, qui a martelé le mot "frontières" à de nombreuses reprises, a estimé que "sans frontières, il n’y pas de nation, pas d’Etat, de République et de civilisation. La frontière, ce n’est pas un enfermement, un repliement, un rejet, c’est une limite, un repère, une clarification, c’est la démocratie, la souveraineté, la solidarité". "A l’abri des frontières de la France, il n’y aura pas de frontières ethniques ou religieuses", a-t-il promis. Sans pour autant souhaiter que "la France s’abandonne au protectionnisme" ou s’isole, M. Sarkozy a donc expliqué vouloir "remettre les frontières au centre du débat et de la question politique" sans crainte d’un "procès en sorcellerie" de la part des "staliniens du XXIe siècle" qui, selon lui, "n’ont plus de rêve, plus d’idéal et n’ont gardé que les défauts".

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