Sarkozy va rencontrer Fillon… mais aussi Baroin

L’ancien chef de l’État recevra certes le candidat à la présidentielle, mais aussi dans la foulée le potentiel plan B. Un subtil et stratégique équilibre.

C’est un déjeuner réclamé par François Fillon dès son retour de l’île de la Réunion où il a passé trois jours. Pressé de toute part au sein même de sa famille politique, le candidat Les Républicains à la présidentielle tente de sortir la tête de l’eau. À sa demande, Nicolas Sarkozy a accepté un déjeuner demain mercredi, en tête à tête dans la salle à manger de ses bureaux de la rue de Miromesnil à Paris. François Fillon, qui s’était pourtant juré de ne plus retourner là-bas, y est contraint désormais. Il a besoin de l’ancien président pour reprendre la main sur l’appareil militant des Républicains totalement déboussolé par les révélations sucessives du Canard enchaîné. De toute part, les élus locaux remontent que le noyau dur des militants a cessé de faire campagne et rechigne à coller des affiches, distribuer des tracts ou répandre la bonne parole.

Pour autant, Nicolas Sarkozy n’entend pas faire de ce tête-à-tête « un événement ». Aucun photographe, aucune caméra n’ont été conviés. Et il semble que, de part et d’autre, on ne veuille pas faire trop de publicité à cette rencontre pourtant totalement improbable il y a un mois. Alors pour ne pas montrer qu’il soutient François Fillon sans réserve, Nicolas Sarkozy recevra mercredi après-midi François Baroin, souvent présenté comme le plan B le plus crédible pour remplacer Fillon au cas où…

Jusque-là, l’ancien chef de l’État observait de loin la crise vécue par François Fillon. Seuls certains de ses fidèles lieutenants mènent depuis quinze jours une fronde, mais sans l’aval de leur chef, qui revient aujourd’hui d’une dizaine de jours de vacances en famille à l’autre bout du monde… Lundi soir, plusieurs d’entre eux se réunissaient pour réclamer​ au candidat la tenue d’un bureau politique pour sortir de la crise. Certains allaient même jusqu’à réclamer son retrait. Selon des informations du Figaro, le maire LR de Limoges aurait refusé d’accueillir le candidat de la droite dans sa ville. À Clermont-Ferrand, plusieurs dates ont été envisagées mais aucune n’a été arrêtée faute de consensus. A 67 jours du premier tour, la campagne de François Fillon est au point mort et son entourage cherche coûte que coûte à la relancer.

Le Point

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