Sarkozy va proposer un texte d’orientation auquel les candidats à la primaire ne se sentent pas liés

A neuf mois de la primaire de la droite et du centre pour 2017, Nicolas Sarkozy a annoncé un prochain « texte » d’orientation des Républicains, mais les candidats au scrutin de novembre ont prévenu qu’ils ne se sentiraient pas engagés par ce texte, samedi, lors du Conseil national du parti.

Près d’un millier des quelque 2.000 membres du Conseil national, parlement du parti, étaient rassemblés Porte de Versailles, à Paris, pour "débattre en profondeur sur des questions qui n’ont pas été tranchées" jusqu’ici, selon M. Sarkozy.

Et, avec 55,3% des suffrages et 532 voix, son favori pour la présidence du Conseil national, Luc Chatel, qui était en concurrence avec Michèle Alliot-Marie, a été élu pour succéder à Jean-Pierre Raffarin.

Outre Nicolas Sarkozy, François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, Hervé Mariton, Jean-François Copé, ou encore Guillaume Larrivé et Eric Ciotti ont parlé à la tribune. Présents, Alain Juppé, candidat déclaré comme François Fillon à la primaire, et Bruno Le maire, futur candidat, ne se sont pas exprimés.

"Il est venu le temps de dire qui nous sommes, ce que nous voulons. Aucun sujet ne doit être tabou", a affirmé M. Sarkozy.

"Je présenterai demain (dimanche) un texte qui m’engagera. Je prendrai mes responsabilités". "Vous ne serez pas déçus", a-t-il lancé au sujet de ce texte, qui s’interrogera notamment sur "la place de la Nation" et sera soumis au vote des militants, après amendements par les comités départementaux et passage en bureau politique.
Au fil de la journée, M. Sarkozy a aussi réitéré des propositions formulées depuis son élection fin 2014 à la tête de l’UMP, rebaptisée Les Républicains: suppression du tiers-payant ou du monopole de présentation des syndicats, référendum d’entreprise, plan Marshall pour la ruralité, suppression de toutes les cotisations sur les emplois familiaux…

MM. Fillon, Juppé, Le Maire, ainsi que Nathalie Kosciusko-Morizet, probable future candidate, ont prévenu qu’ils nr se sentiraient pas liés par le "texte" en question, car "le projet sera celui (ou celle) qui sera élu(e) à la primaire".
Autres sujets de désaccord: les investitures aux législatives, que le président de LR veut faire, lui, avant la primaire, en "juin".

Les prises de parole ont aussi recelé des piques. Nathalie Kosciusko-Morizet a jugé qu’"un homme seul n’incarnera ni la sagesse, ni l’énergie, ni le courage, ni le renouveau, ni la providence", Hervé Mariton a rappelé que lui -contrairement à M. Sarkozy- réclamait toujours l’abrogation de la loi sur le mariage homosexuel, Nadine Morano a regretté que l’ex-chef de l’Etat ait supprimé le ministère de l’immigration, "une bonne idée". "J’ai pensé que le seul ministre de l’immigration possible, c’était le ministre de l’Intérieur", a répliqué le président de LR.

Jean-François Copé, forcé à la démission de la présidence de l’UMP en 2014 pour cause d’affaire Bygmalion mais qui n’a finalement pas été mis en examen, a dit avoir traversé "une crise assez violente". "A la fin, c’est toujours les gentils qui gagnent", a-t-il ironisé.

Henri Guaino, qui soutenait Michèle Alliot-Marie pour la présidence du Conseil national, a lancé que sa "famille politique n’est pas celle qui veut plus de fédéralisme en Europe (…) Je ne suis pas centriste, je ne suis pas libéral, néo-conservateur. Je suis gaulliste".

M. Sarkozy prononcera son discours de clôture dimanche à la mi-journée, en l’absence de MM. Fillon, Juppé, Le Maire, Copé mais aussi de Mme Morano, dont plusieurs ont invoqué d’autres "engagements" (famille, "Saint-Valentin", "centième anniversaire de la naissance du général Bigeard"…).

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