Sarkozy doit s’expliquer devant les Français, estime la presse

La presse française estime, mercredi 7 juillet, que l’affaire Bettencourt-Woerth touche désormais le chef de l’Etat. En conséquence de quoi, les éditorialistes demandent à Nicolas Sarkozy de s’expliquer au plus tôt devant les Français s’il veut sauver la fin de son quinquennat.

"Il y avait une affaire Banier-Bettencourt, qui s’est transformée en une affaire Woerth-Bettencourt, et qui devient aujourd’hui l’affaire Sarkozy-Bettencourt", écrit Paul-Henri du Limbert dans l’éditorial du Figaro.
"Depuis trois semaines, la parole est à l’accusation. On n’entend qu’elle. Il est temps que la défense intervienne […]. Si Nicolas Sarkozy veut éviter la crise de confiance qui se dessine, il doit parler et se défendre face aux attaques", ajoute-t-il. Le chef de l’Etat doit prendre la parole le 13 juillet à l’occasion de la présentation en conseil des ministres de la réforme des retraites.

Même son de cloche dans L’Humanité. Ces "accusations sont désormais trop graves et trop précises pour n’être traitées que par le dédain ou l’arrogance", écrit Patrick Apel-Muller.

"ÉVITER LA CRISE DE RÉGIME"

Dans un éditorial intitulé "Eviter la crise de régime", La Tribune estime également que Sarkozy "doit reprendre la main". "On brocardait l »hyperprésident’, on s’alarme désormais d’un ‘infra-président’ et ce n’est pas moins inquiétant", juge Erik Izraelewicz. "Comme pour son équipe de foot, la France navigue sans capitaine, ou presque" et "pour que cette crise d’autorité ne dégénère en crise de régime, on attend la parole du président, et les actes", écrit-il.

Le quotidien souligne que la "redoutable accusation" selon laquelle le président aurait "ramassé des enveloppes chez les Bettencourt" affaiblit encore davantage le chef de l’Etat. Certes, il n’y a encore "aucun début de preuve sur le sujet", mais encore faudrait-il "que nos dirigeants évitent le plus systématiquement possible de se retrouver en situation de conflit d’intérêt".

"À QUI PROFITENT LES ACCUSATIONS ?"

Dominique Quinio, de La Croix, préfère s’interroger sur l’étonnant feuilletonage de l’affaire. "De quels horizons viennent donc les ‘informations’ savamment distillées sur le site Mediapart ?" et "à qui profitent les accusations ?", se demande l’éditorialiste du quotidien catholique. "Ce qui est certain, c’est que l’image de l’engagement politique ne sort pas grandie de l’épisode."

Un constat partagé par Philippe Waucampt, dans Le Républicain lorrain : "Vraies ou fausses, les révélations sur le ‘mécénat politique’ des Bettencourt emportent l’Elysée dans une spirale dont il est en passe de perdre le contrôle."

"ÉLECTROCHOC"

"Le chef de l’Etat ne peut plus attendre octobre pour relancer l’action d’un gouvernement paralysé par des affaires qu’il peut légitimement condamner mais qui, objectivement, lui font très mal", indique Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne. Il est clair pour lui, qu’"il faut maintenant un électrochoc".

Bruno Dive, dans Sud-Ouest, considère lui aussi que "désormais, ce n’est plus le sort d’Eric Woerth, ni celui de la réforme des retraites qui se jouent. Mais tout simplement l’avenir du quinquennat et le destin de Nicolas Sarkozy". "Aussi bien pour son autorité dans le pays que pour son image au dehors, le sommet de l’Etat ne peut rester noyé dans les brumes de l’équivoque", juge André Schlecht dans L’Alsace.

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