Sarkozy : « Quand on est Président, on a un devoir »

Dans le train qui l’emmenait jeudi matin en Charente-Maritime pour une remise de légion d’honneur, Nicolas Sarkozy s’est confié à quelques journalistes.

Pas de retour officiel, juste une carte postale. Dans le train qui l’emmenait jeudi matin en Charente-Maritime, où il doit remettre une légion d’honneur au maire UMP de Chatelaillon, Nicolas Sarkozy s’est confié longuement à quelques journalistes. "Je suis dans l’état d’esprit du discours de la Mutualité", au soir de sa défaite, le 6 mai 2012. "C’est très sincère", a-t-il expliqué. "D’ailleurs, ce discours, c’est moi qui l’ai écrit", a-t-il glissé en référence à ce texte dans lequel il annonçait redevenir "un Français parmi les Français", expliquant que son engagement serait désormais "différent". Un regret? "J’ai perdu la présidentielle, je n’y pense plus. J’ai perdu de si peu. Les gens sont tellement gentils avec moi."

L’ex-Président a également débuté un mea culpa, notamment sur sa manière de gouverner entre 2007 et 2012. Pas d’autocritique pour autant car, "pour cela", il suffit de "faire une revue de presse de l’époque". En "off", il a fait un éloge de la lenteur : "L’accélération du calendrier provoque la lassitude. Quand vous êtes en retrait, les gens vous regardent. La période immobile, c’est là où l’opinion se forme", a-t-il analysé. "Les gens ont besoin de calme, on me l’a suffisamment reproché", a-t-il dit. Pourtant, quand il remet un pied sur scène, les médias s’agitent. "Je suis la moitié du temps à l’étranger! C’est sûr que quand je suis là, cela se remarque!"

Et sur l’actualité? Il veut bien parler de la campagne des municipales à Paris : "Nathalie Kosciusko-Morizet, tout le monde connaît l’amitié, la reconnaissance, l’admiration que j’ai pour elle", a-t-il expliqué, alors que l’équipe de la candidate attend toujours un soutien public. Sur le reste, Nicolas Sarkozy ne veut pas tomber dans le piège : "Vous voudriez que je réagisse aux annonces de François Hollande? Je ne suis plus dans la vie politique", a-t-il rappelé. L’"Ex" est en retrait. Mais ne peut s’empêcher. "Vous me dites qu’il y a des baisses de charges patronales, mais où?" Interrogé sur son successeur, il a seulement concédé : "Quand on est président, on a un devoir", a-t-il lâché, assurant que, lui, ne se sentait pas "enfermé", à l’Elysée.

Où en est-il de sa réflexion sur la primaire à l’UMP, censée désigner le prochain candidat du parti à la présidentielle? "C’est l’actualité d’un parti", a-t-il balayé comme il a évacué les questions sur son rival François Fillon : "Je ne dirai jamais de mal de ceux qui ont travaillé avec moi. Je n’ai jamais souffert avec lui." Une manière de dire que Fillon, lui, ne se prive pas de dire exactement le contraire.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite